Les travaux d'aménagement et de valorisation des îles Habibas seront bientôt lancés. Cette opération entre dans le cadre d'un projet cofinancé par le ministère algérien de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement et le Fonds français pour l'environnement mondial. Une enveloppe de trois millions d'euros a été consacrée à la réalisation, sur une période de cinq ans, des différents projets de réhabilitation de ces îles, riches en ressources animales et végétales. En plus de la contribution du Fonds français, sept milliards de centimes ont été octroyés à la commune d'Aïn El-Kerma par une organisation non gouvernementale européenne pour la réhabilitation des îles Habibas, selon la même source, ajoutant que “les dons sont là”, sauf que ses fameux travaux n'ont pas été lancés. S'étendant sur une superficie d'environ quarante hectares, le petit archipel des “Habibas” est composé d'îlots rocheux, situés à une dizaine de kilomètres au large de Madegh, à l'extrême-ouest du littoral oranais. Le projet de mise en valeur de ces îles répond au souci de protéger ce site de divers facteurs menaçant son équilibre écologique, dont ceux de la pollution et la pêche à l'explosif, soutiennent des spécialistes. Notons que deux océanographes et un zoologiste algériens ont relevé la présence de quatre espèces végétales qui n'existent que dans cet archipel. Ces mêmes îles abritent, en outre, cinq cents couples de goélands “Audouin”, oiseaux marins dont l'espèce est la plus menacée de disparition dans la Méditerranée. D'après des spécialistes étrangers, plusieurs espèces, faisant partie de la faune des Habibas, sont en voie de disparition telles les tortues vertes et phoques moines. Les îles Habibas sont le premier site marin algérien classé en réserve naturelle marine (décret exécutif n°03-147 du 29 mars 2003). Sur les lieux, le constat est désolant et préoccupant, rendant ce classement caduc. Ce lieu a été envahi par des déchets de toutes sortes, œuvre de l'être humain, la faune et la flore sont en danger. Pourtant, un projet a été lancé en 2005 pour son réaménagement grâce à une contribution d'un million d'euros octroyée par le même Fonds français. En attendant le début des travaux, le site continue de se dégrader. Les îles Habibas sont réputées pour leur phare pittoresque construit en 1879, qui culmine à plus de 110 mètres. Elles sont également connues pour leur fameux poisson “le mérou”, une espèce qui peut atteindre 1,40 m pour 65 kilogrammes pour une durée de vie pouvant atteindre les quinze ans, qu'une certaine classe oranaise chasse à coups de fusil. Sans parler du corail qui commence sérieusement à se détériorer, à force de subir les explosions répétées dues à la pêche de la sardine. Même les œufs des mouettes ne sont pas épargnés par les pilleurs qui les revendent aux pâtissiers, nous dit-on.