À l'approche de la réunion du comité central (CC) du Front de libération nationale (FLN), prévue en mars prochain et devant déboucher sur la désignation du candidat FLN pour la présidentielle de 2019, l'agitation est perceptible dans les rangs de l'ex-parti unique à Bouira. Ainsi, c'est à coup de pétitions et autres communiqués que le parti de Djamel Ould Abbes à l'échelle locale se déchire pour quelques éventuels strapontins. En effet, durant cette semaine, les retraits de confiance et autres communiqués qui pleuvent laissent l'opinion publique locale dans le flou. Ainsi, en "réponse" aux pétitionnaires exigeant le départ du mouhafedh de Sour El-Ghozlane, les secrétaires généraux des kasmas d'El-Hadjra Zerga, d'El-Maâmoura, de Sour-El Ghozlane et le P/APC d'El-Hadjra Zerga nient toute implication de près ou de loin dans cette fronde contre le mouhafedh de Sour El-Ghozlane. "Nous réfutons en bloc notre implication et nous soutenons notre mouhafedh contre vents et marées", écrivent-ils dans un document transmis à Liberté. Idem pour le secrétaire général de la kasma FLN d'El-Hakimia, qui apporte un démenti "formel et catégorique" quant à son implication directe ou indirecte dans la fronde de certains militants contre le mouhafedh de Sour El-Ghozlane. Cependant, là où les avis des uns et des autres se rejoignent sans la moindre ambiguïté, c'est au sujet de leur soutien "inconditionnel" au chef de l'Etat et pour son éventuel 5e mandat. Cette allégeance, les pro et anti-mouhafedhs de Bouira la sacralisent au point d'en faire un sacerdoce. Toute cette agitation n'est, en fin de compte, qu'une tempête dans verre d'eau pour s'attirer les faveurs, soit d'Ould Abbes, soit d'Abdelaziz Belkhadem qui, dit-on, préparerait en coulisses un énième retour sur le devant de scène politique nationale. Bouira étant un important fief FLN, les manœuvres politiciennes et les manipulations qui en découlent en vue de l'échéance présidentielle d'avril 2019 ont été entamées au lendemain des élections locales de novembre dernier, où la base militante du parti d'Ould Abbes s'est subitement "éveillée" au changement. Depuis, les uns et les autres se livrent ou plutôt se donnent en spectacle, comme ce fut le cas, mercredi dernier, où une barre générale avait éclaté entre les deux "factions", donnant à cette formation politique des allures de tragicomédie. Quoi qu'il en soit, le FLN à Bouira, à cause de ses luttes intestines, s'est fait largement distancer par le RND, qui, il faut bien le dire, occupe avec une certaine suprématie la scène politique locale. RAMDANE BOURAHLA