Le Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir en Afrique du Sud, a confirmé, hier, avoir exigé du président Jacob Zuma qu'il quitte le pouvoir et annoncé que le chef de l'Etat donnerait sa réponse aujourd'hui. "Le NEC (Comité national exécutif, organe de décision de l'ANC) a décidé de rappeler son camarade Jacob Zuma", a déclaré le secrétaire général de l'ANC, Ace Magashule. "Nous ne lui avons donné aucune date butoir, mais je sais que le Président va répondre demain (aujourd'hui, ndlr)", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse à Johannesburg. Le président Zuma, dont le second et dernier mandat expire en 2019, est empêtré dans de nombreux scandales de corruption qui ternissent l'image de l'ANC. "Nous sommes déterminés à restaurer l'intégrité des institutions publiques, créer la stabilité économique et relancer l'économie de façon urgente", a ajouté Ace Magashule. Le président Zuma n'est pas contraint constitutionnellement de se soumettre à la décision de son parti. S'il refuse d'obtempérer, le parti peut saisir le Parlement et voter une motion de défiance. En cas de démission du président, le vice-président de l'Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa, patron de l'ANC, le remplacera, a confirmé M. Magashule. Cette décision a été prise à l'issue d'une réunion du Comité national exécutif (NEC), organe de décision de l'ANC, tenue à huis clos à Pretoria, ont indiqué les médias sud-africains. "Cela a pris 13 longues heures, mais le NEC de l'ANC a décidé de rappeler Jacob Zuma de son poste de chef de l'Etat", a écrit le site d'informations The Times. Depuis l'élection en décembre 2017 de Cyril Ramaphosa à la tête de l'ANC, également vice-président sud-africain, la pression monte au sein de la formation politique pour obtenir le départ du président Zuma. Mais le cours des évènements s'est récemment accéléré. En tout état de cause, en cas de démission du chef de l'Etat, le vice-président assure son intérim. En effet, les négociations au sommet achoppent sur les termes du départ de Jacob Zuma. Selon les médias locaux, le président demande, notamment, la prise en charge de ses frais de justice. L'actuel chef de l'Etat est accusé d'avoir touché, alors qu'il était vice-président, des pots-de-vin pour un contrat d'armement de 4,2 milliards d'euros signé en 1999 par l'Afrique du Sud avec plusieurs entreprises étrangères. R. I./Agences