Pour le porte-parole du syndicat gréviste, les problèmes sont à même d'être réglés dans le cadre du dialogue et de la négociation, "dans les plus brefs délais". Au lendemain d'une déclaration controversée du secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND) à Biskra, le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste) veut privilégier un discours apaisant, en soulignant la nécessité de l'intervention du Premier ministre "pour calmer la situation et régler la protestation dans le cadre du dialogue et de la concertation". Joint hier par nos soins, soutient Messaoud Boudiba, le porte-parole du Cnapeste, a, tout d'abord, tenu à signaler que "la déclaration de M. Ouyahia est celle du secrétaire général du parti RND", mais, dit-il, "on aurait souhaité que le Premier ministre, quel que soit son discours, ouvre des perspectives de règlement des problèmes déjà posés". "Malgré le fait que le discours n'était pas clair, on aurait souhaité son intervention en qualité de Premier ministre pour permettre de calmer la situation et de régler ces protestations dans le cadre du dialogue et des négociations", a-t-il enchaîné. Hormis cela, le conflit Cnapeste-ministère de l'Education reste au stade du statu quo, contrairement aux informations qui circulent à travers les médias faisant état de la fin de la grève illimitée et du début des négociations, soutient Messaoud Boudiba. Et d'affirmer : "Jusqu'à maintenant, il n'y a ni dialogue ni médiation." Une situation qui, dit-il, intervient en dépit des tentatives de médiation menées sur divers plans. Il citera, notamment, "l'initiative des imams, morte à son début déjà, et n'est nullement arrivée à son objectif". Le syndicaliste reviendra aussi sur la demande officielle de médiation introduite par le Cnapeste auprès du ministre du Travail. "Nous avons sollicité le ministre du Travail, car selon nous, il est apte à assumer le rôle de médiateur entre nous et le ministère de l'Education nationale. Mais à ce jour (hier, ndlr), nous n'avons aucune idée de la raison pour laquelle nous n'avons reçu aucune réponse de sa part", a-t-il, en outre, indiqué. Et ce, avant de souligner la résolution du dernier conseil national qui a consisté à en appeler au président de la République pour qu'il intervienne dans ce conflit. Il explique : "Nous avons constaté qu'on poussait au pourrissement. Il y a une volonté d'y aller. Son intervention est destinée à arrêter ce pourrissement, car les problèmes sont à même d'être réglés dans le cadre du dialogue et de la négociation, dans les plus brefs délais." Face au refus du Cnapeste des conditions imposées par la tutelle, à savoir de mettre fin à la grève comme condition sine qua non pour l'ouverture du dialogue, le ministère de l'Education nationale brandit la menace de radiation de pas moins de 19 000 enseignants grévistes, après celle des 581 enseignants la semaine dernière. Dans une récente déclaration, Nouria Benghabrit a affirmé, dans ce sens, que "la loi sera appliquée dans toute sa rigueur". La ministre a lancé un appel solennel aux enseignants pour "rejoindre leurs classes", faute de quoi, elle prendrait les mesures de radiation de la Fonction publique. Alors qu'aucune solution ne se profile à l'horizon, les établissements scolaires se préparent à prendre des mesures supplémentaires pour le rattrapage des cours non dispensés suite à la grève (cours de soutien dispensés par les enseignants dans les établissements scolaires, ouverture d'un portail web, via l'Office national d'enseignement et de la formation à distance, et la prochaine distribution de supports sur CD contenant des cours au profit de tous les élèves). Ce sont autant de mesures envisagées, en sus du recrutement des vacataires, mais qui ont montré leurs limites suite au refus de beaucoup d'élèves qui tiennent des sit-in quotidiens pour réclamer le retour de leurs enseignants. R. A.