Le procureur de la République près le tribunal de Sidi-M'hamed a requis, hier, une peine de 12 mois de prison ferme et 50 000 DA d'amende contre Farid Alilat, Mustapha Hammouche et Ali Dilem, respectivement ancien directeur, chroniqueur et caricaturiste à Liberté, pour offense à la personne du président de la République. Les écrits et les dessins mis en cause dans ces affaires remontent à 2003. La présidente de séance a relevé au début du procès que huit caricatures de Dilem, publiées durant cette année-là, ont été considérées comme blessantes à l'égard du président de la République, et ont déclenché des poursuites contre l'auteur du dessin et le directeur du journal en place au moment des faits. Devant le tribunal, Ali Dilem, interrogé par la juge sur le contenu des dessins incriminés, a répliqué qu'il n'y avait aucune intention de sa part de blesser le premier magistrat du pays qui est avant tout un homme public. Il a également ajouté qu'il ne pouvait être responsable de l'interprétation donnée à ses dessins. Me Bourayou, qui a assuré la défense, a estimé au cours de sa plaidoirie que le président lui-même s'était engagé lors du Sommet de la francophonie, tenu récemment à Ouagadougou, à œuvrer au respect de la liberté de la presse et d'expression. Pour le cas de Mustapha Hammouche, un seul écrit, une chronique publiée au mois de mars 2003, a été incriminé. Pourtant, dans cet écrit, comme le dit le concerné devant la juge, à aucun moment il n'a cité ou fait référence au président de la République, et il s'agissait d'un simple commentaire sur le mode de gestion des affaires du pays. Le procureur de la République, apparemment insensible aux explications des uns et des autres, requerra une peine d'un an d'emprisonnement ferme et 50 000 DA d'amende à l'encontre des trois journalistes. Le verdict sera connu le 24 mai prochain. Par ailleurs, la même instance a prononcé l'acquittement en faveur de l'ancien directeur de Liberté, Abrous Outoudert, et a décidé de classer l'affaire opposant ce dernier à l'ex-P/APC de Batna. Le procureur avait, rappelons-le, requis une amende de 10 000 DA à son encontre. Une autre affaire, toujours liée au délit de presse, a été jugée, hier, par le même tribunal. Elle opposait le journal Le Jeune Indépendant, à travers son directeur Chafik Abdi et le journaliste Abderrahmane Timizar, au directeur du central téléphonique d'El-Harrach. Le parquet a requis une amende de 20 000 DA à l'encontre de chacun des deux journalistes. L'affaire est mise en délibéré pour le 24 mai prochain. Par ailleurs, le procès opposant le journaliste Mourad Kezzar et l'ancien directeur de publication de Liberté Abrous Outoudert, d'une part, à l'ex-procureur de la République près le tribunal de Collo et actuellement procureur général adjoint à la cour de Oum El-Bouaghi, d'autre part, a été et pour la deuxième fois reporté. Bien que parmi les raisons du premier report figure la demande formulée par l'avocat du journal, Me Soudani Zoubir, relative à la présence du plaignant, ce dernier n'a pas dénié se présenter. H. S.