Le tribunal de Sidi-M'hamed a prononcé, hier, une peine par défaut d'une année de prison ferme et 100 000 DA d'amende à l'encontre de l'ancien directeur de Liberté, Farid Alilat. Les charges retenues contre lui concernent, notamment l'offense au chef de l'Etat. Ali Dilem, caricaturiste, et Mustapha Hammouche, chroniqueur au sein de la même publication ont été également entendus dans le cadre de la même affaire, mais ils ont eu droit à des verdicts relativement cléments. En effet, si Ali Dilem a été condamné à payer une amende de 50 000 DA, Mustapha Hammouche a, lui, bénéficié de l'acquittement. Lors du procès qui s'était déroulé, il y a deux semaines, le procureur de la République avait requis une peine de 12 mois de prison ferme et 50 000 DA d'amende contre les trois journalistes pour offense à la personne du président de la République. Les écrits et les dessins mis en cause dans ces affaires remontent à 2003. La présidente de la séance avait relevé qu'il y avait huit caricatures de Dilem publiées, durant cette année-là, considérées comme blessantes à l'égard du président de la République et pour lesquelles ont été poursuivis l'auteur du dessin et l'ancien directeur du journal, Farid Alilat. Pour Mustapha Hammouche, un seul écrit, une chronique publiée au mois de mars 2003 de cette même année, a été incriminé. Commentant les peines prononcées contre Hammouche et Dilem, Me Bourayou, qui a assuré leur défense, a estimé que ce sont là des “décisions qui peuvent nous rassurer”, tout en affirmant qu'“on est toujours inquiet face à la sanction de la caricature et de la chronique”. Pour lui, “le pays a besoin de sourire, et il n'y a que ces styles qui peuvent ramener ce sourire”. Le même tribunal a prononcé l'acquittement en faveur de Chafik Abdi et Abderahmane Timizar, respectivement directeur de publication et journaliste au quotidien Le Jeune Indépendant, dans l'affaire les opposant à l'ancien directeur du central téléphonique d'El-Harrach. Le parquet avait requis, rappelons-le, une amende de 20 000 DA à l'encontre de chacun des deux journalistes. Le tribunal de Sidi-M'hamed a, par ailleurs, renvoyé le traitement d'un certain nombre de dossiers liés au délit de presse à des dates ultérieures. H. Saïdani