Déjà utilisé par l'ex-coach national Rabah Saâdane avec le trio de l'axe central, Bougherra-Antar Yahia-Halliche lors de la Coupe du monde 2010, Rabah Madjer abandonne son système tactique en 4-4-2 ou 4-3-3, au profit d'un 3 -5 -2. Le souci majeur de ce changement stratégique est de tenter de trouver des solutions à un compartiment défensif, maillon faible des Verts depuis le Mondial brésilien. Le retour au 4-4-2, prôné notamment par Gourcuff et Alcaraz n'a pas permis à l'EN de continuer sur sa lancée après deux qualifications au Mondial. La densification de la défense à travers la présence de trois défenseurs axiaux et le surnombre apporté au milieu de terrain avec le nouveau placement avancé des deux latéraux droit et gauche, pourraient, selon Madjer, limiter les brèches et créer le surnombre au milieu de terrain, là où toutes les batailles se jouent. En effet, avec 5 milieux de terrain, les Verts seraient plus à même de verrouiller leur défense et par conséquent d'étouffer leur adversaire afin de mener des contres rapides comme ce fut le cas par exemple contre l'Angleterre lors du Mondial 2010. Ce sont là les principes de base du plan de bataille en 3-5-2 qui sera testé visiblement par Rabah Madjer et défendu du reste par l'actuel directeur technique national et conseiller du staff technique, Rabah Saâdane. Mais sur le terrain, les choses risquent de ne pas passer comme prévu pour la simple raison que les Verts n'ont plus les mêmes armes qu'auparavant. D'abord des défenseurs aussi intelligents que Bougherra, Antar Yahia et Halliche ne sont plus là pour servir de remparts. Belkalem n'est pas encore prêt pour assumer un tel rôle en défense (pressing dans l'axe pour obliger l'adversaire à passer par les ailes). Les Chafaï, Naâmani, Medjani, Bensebaïni, Mandi (Betis) seront-ils à la hauteur de ce choix tactique ? L'EN est aussi dépourvue de latéraux de métier comme Belhadj, Ghoulam ou Attal (dans cette liste) capables de presser l'adversaire et l'obliger à repasser par l'axe et surtout dotés d'une forme physique irréprochable afin de pouvoir occuper les couloirs défensivement et offensivement. À ce titre, Ferhat et Benmoussa seront-ils suffisamment endurants et habiles techniquement pour assumer les lourdes tâches qui les attendent ? C'est là où le bât blesse car défensivement Ferhat et Benmoussa ont déjà montré leurs limites. D'autres variantes sont possibles avec Mandi, Taïder, voire Bennacer, mais seule la vérité du terrain nous dira si Madjer a choisi les bonnes options tactiques. SAMIR LAMARI