Pour grand nombre d'observateurs, le grand choc nord-africain qui a opposé dimanche l'Algérie à l'Egypte a été gagné tactiquement.Devant une équipe égyptienne qui faisait figure de favorite avant le match, Rabah Saâdane a réussi à prendre le dessus sur son homologue Hassan Shehata en optant pour un schéma de jeu qui a pratiquement réduit à néant les marges de manœuvres de Abou Trika and Co. Fidèle à son fameux 3-5-2, la philosophie de jeu du coach algérien s'est résumée dans un axe défensif très présent dans les duels notamment aériens où la triplette Bougherra-Antar Yahia-Halliche n'a rien laissé passer devant les redoutables attaquants égyptiens. Malgré les prouesses techniques de Mohamed Zidan, l'avant-garde des Pharaons n'a pas constitué une très grande menace pour Gaouaoui tant que Abou Trika et Amr Zaki furent privés de ballon. Mais pour museler les deux héros égyptiens de la dernière CAN, Saâdane s'est appuyé aussi sur deux puissants milieux de terrain récupérateurs qui sont Lemouchia et Mansouri qui ont bataillé devant l'omniprésent Mohamed Chawki. Même si leur apport offensif en première mi-temps n'était pas tranchant, les deux «tauliers» Belhadj et Ziani ont réussi parfaitement à bloquer les couloirs. Ajoutons à cela le gros travail défensif accompli par leurs coéquipiers de l'attaque à l'image de Djebbour, Ghezzal et surtout Metmour qui faisaient figure de premier pare-choc. En d'autres termes, les consignes données par Saâdane à ses joueurs en première mi-temps avaient pour but de presser l'adversaire dans son propre camp et l'empêcher dès lors de développer son habituel jeu fait de déviations et passes triangulaires. Mais le jeu algérien manquait d'animation durant ce premier half, et Saâdane en fin stratège a vu juste en replaçant Ziani en milieu axial, son poste habituel à l'Olympique de Marseille. Un changement qui a eu un effet d'électrochoc dans le jeu des Verts, puisque le lutin algérien était à l'origine de toutes les actions offensives de son équipe grâce notamment à ses percées qui ont dérouté la défense adverse qui a fini par craquer à trois reprises en l'espace de 20 minutes. Pendant ce temps- là , Shehata, perplexe, ne pouvait que constater les dégâts.