Un juge italien a confirmé hier le placement sous séquestre du navire d'une ONG espagnole soupçonnée d'aide à l'immigration clandestine, tout en limitant les poursuites possibles, selon des médias locaux. L'affaire fait suite à une opération de sauvetage au cours de laquelle les secouristes de "Proactiva Open Arms" ont refusé de confier aux gardes-côtes libyens des migrants secourus au large de la Libye et ont insisté pour les conduire en Italie comme après chaque sauvetage ces dernières années. Trois responsables de l'ONG risquent désormais des poursuites et son bateau, l'Open Arms, est bloqué à Pozzallo, le port du sud de la Sicile où il a débarqué les migrants le 17 mars. Saisi par l'ONG, un juge a maintenu le placement sous séquestre du navire mais a rayé dans les poursuites possibles le chef d'association de malfaiteurs pour ne garder que l'aide à l'immigration clandestine. Cette décision a pour effet de retirer l'enquête au parquet général de Catane, dont le procureur Carmelo Zuccaro avait multiplié les déclarations fracassantes contre les ONG de secours en mer l'an dernier, pour la ramener au parquet local de Raguse. En Espagne, le placement sous séquestre de l'Open Arms a suscité un mouvement de soutien autour du slogan: "Sauver des vies n'est pas un crime". Des centaines de personnes ont manifesté samedi, une pétition a recueilli plus de 255 000 signatures et l'ONG a reçu l'appui des acteurs Penelope Cruz et Javier Bardem, selon la presse locale. Il y a un an, une dizaine de navires d'ONG patrouillaient au large de la Libye. Désormais, il n'en reste plus qu'un, même si quelques autres prévoient de reprendre la mer au printemps. R. I./Agences