L'Europe tente d'empêcher les migrants clandestins d'arriver au continent, et mise sur les autorités locales pour empêcher les navires d'arriver. En Libye, l'Europe mise sur le maréchal Khalifa Haftar qui a déjà fait connaître sa condition. L'Europe répétera-t-elle avec le maréchal Khalifa Haftar le scénario turc ? Le président Erdogan avait réclamé une somme d'argent à l'Europe pour endiguer le flux de migrants en direction de ce continent. La Turquie avait réclamé six milliards de l'Europe. L'OTAN a adhéré à l'accord. Les négociations n'ont pas abouti après la tentative de coup d'Etat. L'Europe accuse le président Erdogan d'autoritarisme dans la gestion de l'après-coup d'Etat échoué. Des milliers de fonctionnaires, dont des militaires, des magistrats et des éléments des forces, ont été emprisonnés en Turquie. L'Europe a exigé le respect par Ankara des droits de l'homme. Aujourd' hui, et avec l'échec de l'accord avec la Turquie, l'Europe tente de coopérer avce le maréchal Khalifa Haftar pour empêcher l'arrivée des migrants clandestins dans ce continent. En quête d'argent pour renforcer son armée, le maréchal ne semble pas intéressé par le refus de l'initiative. Comme Erdogan il a réclamé de l'argent. Khalifa Haftar qui dirige l'armée nationale libyenne estime que l'effort de l'Europe doit être de 20 milliards de dollars pour lutter contre la migration clandestine. Khalifa Haftar estime à «20 milliards de dollars sur vingt ou vingt-cinq ans» l'effort européen nécessaire pour aider à bloquer ces flux, dans un entretien paru samedi. «Le problème des migrants ne se résout pas sur nos côtes. S'ils ne partent plus par la mer, nous devons les garder nous et la chose n'est pas possible», a-t-il expliqué dans un entretien au quotidien italien Corriere della Sera. «Nous devons au contraire travailler ensemble pour bloquer les flux sur 4 000 kilomètres à la frontière désertique libyenne du Sud. Mes soldats sont prêts. Je contrôle plus des trois quarts du pays. Je possède la main-d'œuvre, mais il me manque les moyens», poursuit le chef d'une force autoproclamée Armée nationale libyenne. En notant que l'effort de l'Europe doit être de 20 milliards de dollars, le maréchal Khalifa Haftar imite le président turc Erdogan. Dans les colonnes du Corriere della Sera, le maréchal a de nouveau dénoncé le chef du gouvernement libyen de concorde nationale Fayez al-Sarraj qui ne l'a pas consulté pour donner le feu vert à une action de renfort de l'Italie pour aider les garde-côtes libyens à contenir les départs de bateaux de migrants. «Sa décision est un choix individuel, illégitime et illégal», estime-t-il, tout en prononçant des propos plus conciliants à l'encontre de l'ancienne puissance coloniale : «Les Libyens et les Italiens sont des amis». Le maréchal Haftar, revenu de vingt ans d'exil en 2011 au moment de la révolution libyenne, est accusé par ses détracteurs de vouloir prendre le pouvoir en Libye. Le maréchal Khalifa Haftar et le chef du gouvernement de concorde nationale ont conclu, il y a quelques semaines, un accord en France, pour la réconciliation. Ils ont été d'accord pour l'organisation d'élections d'ici l'automne 2018. L'accord est remis en cause avec l'initiative de l'Italie de déployer des militaires aux côtes de la Libye. Le chef du gouvernement El Sarraj a donné son accord à l'Italie, tandis que le maréchal a exprimé son refus, et menacé de tirer contre les navires qui accèdent aux côtes de la Libye. Ce pays est dans le chaos depuis l'ingérence menée par la France en 2015. Une ONG suspend son action en Libye L'ONG Sea-Eye a également annoncé la fin de ses opérations de sauvetage au large de la Libye. Elle ne veut pas mettre en danger ses équipages après la décision de Tripoli d'interdire aux navires étrangers de naviguer dans ses eaux. L'ONG allemande Sea-Eye, qui s'est donnée pour mission de secourir les migrants au large de la Libye a annoncé le 13 août sur sa page Facebook avoir «suspendu temporairement» ses activités, à la suite de l'interdiction faite aux navires étrangers de naviguer dans les eaux libyennes, émise par Tripoli. «Dans ces conditions, notre mission de sauvetage n'est plus possible. Cela serait irresponsable vis-à-vis de nos équipages», a écrit l'organisation sur le réseau social. «Nous suspendons nos activités parce que nous estimons que l'attitude menaçante des garde-côtes libyens est très sérieuse et que nous ne pouvons pas mettre nos collègues en danger», a expliqué le président de l'antenne italienne de MSF, Loris de Filippi. Le 7 août, l'équipage du navire affrété par «Proactiva Open Arms» affirmait avoir été menacé par les garde-côtes libyens, alors qu'il opérait dans la zone de recherche et de sauvetage située à 13 miles marins (21 kilomètres) de la côte libyenne. Un navire appartenant aux garde-côtes libyens se serait approché à environ 0,8 mile marin (1,5 kilomètre) de leur embarcation et aurait effectué plusieurs tirs de sommation en l'air, mais dans leur direction. L'ONG Sea-Eye s'était pour sa part très récemment retrouvée au cœur de l'attention médiatique. Le 11 août, un navire de l'ONG avait en effet annoncé s'être dérouté pour voler au secours du C-Star, le chalutier affrété par des militants de Génération identitaire qui luttent contre l'immigration clandestine en direction de l'Europe. Michael Buschheuer, président de Sea-Eye, avait raconté qu'il avait été informé des difficultés du «navire nazi», et avait décidé d'agir en l'absence de réponse immédiate des garde-côtes. Or, l'équipage du C-star a catégoriquement nié avoir lancé un appel de détresse, expliquant avoir simplement arrêté ses moteurs afin de résoudre un «problème technique mineur». L'équipage du C-star aurait réalisé un simple signal de routine, manifestement interprété comme un appel de détresse, afin de signaler la manœuvre. Un militant identitaire a dénoncé la diffusion de «fake news» sur le sujet dans la presse, alors que le navire C-star est reparti par ses propres moyens, sans mobiliser aucune aide extérieure.