Un Palestinien, blessé vendredi, a succombé hier à ses blessures portant le nombre de martyrs à 17 alors que le nombre de blessés dans la répression israélienne des Palestiniens a dépassé les 1500. L'ONG de défense des droits de l'Homme, Amnesty International a demandé hier l'ouverture "immédiate" d'enquêtes "indépendantes et effectives" suite aux massacres commis par les forces d'occupation israéliennes vendredi contre les manifestants palestiniens à Ghaza. Ainsi, après le secrétaire général des Nations unies, l'Union européenne et la Suisse, c'est au tour de cette organisation, basée à Londres, d'appeler Israël à "mettre fin immédiatement à sa répression brutale" et "meurtrière" contre les manifestations palestiniennes et à "respecter les droits de l'homme à la vie et à la manifestation pacifique". La directrice adjointe du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord à Amnesty International, Magdalena Mughrabi, a exigé que les personnes responsables de ces massacres soient traduites en justice. Rappelant que selon les chiffres fournis par le ministère palestinien de la Santé, 17 Palestiniens ont été tués par des soldats israéliens et environ 1 400 ont été blessés depuis le vendredi 30 mars. Selon l'ONG, quelque 750 personnes ont été touchées par des balles réelles et 20 se trouvent dans un état critique. Ceci étant, les autorités israéliennes font la sourde oreille et refusent catégoriquement d'accueillir une commission d'enquête. Il n'en demeure pas moins que quelque 200 à 300 manifestants israéliens de l'opposition de gauche se sont rassemblés dimanche soir à Tel-Aviv devant le siège du Likoud, le parti de Benjamin Netanyahu, pour dénoncer la responsabilité du gouvernement dans le lourd bilan de vendredi, ont indiqué les médias et les organisateurs. "Le gouvernement fait tout pour présenter les Palestiniens comme les seuls coupables, alors qu'il a une part importante de responsabilité dans ce qui s'est passé", a affirmé Hagit Ofran, une responsable de la "Paix maintenant", une ONG opposée à l'occupation des Territoires palestiniens. Sur le terrain, les manifestations à la frontière entre Ghaza et Israël ont diminué d'intensité après avoir connu vendredi la journée la plus sanglante depuis la guerre de 2014, mais Palestiniens et Israéliens se préparent hier à de nouvelles protestations au cours des prochains jours. Le bilan des violences de la journée de vendredi s'est alourdi avec le décès d'un blessé, portant à 17 le nombre de Palestiniens tués, a indiqué le ministère de la Santé dans la bande de Gaza. Faris al-Raqib, 29 ans, a été touché à l'estomac dans le sud de l'enclave durant une marche qui a réuni des dizaines de milliers de manifestants palestiniens, à proximité de la frontière israélienne. Faris al-Raqib était membre du Jihad islamique, mais il n'était pas armé lorsqu'il a été blessé, a annoncé le mouvement radical dans un communiqué. Selon l'agence de presse Wafa, onze Palestiniens ont été blessés dimanche dont un grièvement par de vraies balles, près de la frontière à l'est de la bande de Gaza et d'autres ont été asphyxiés par du gaz lacrymogène lors des manifestations, qui se poursuivaient pour le troisième jour de suite. Merzak Tigrine