L'organisation des droits de l'Homme, Amnesty International, a dénoncé mercredi, la politique israélienne dans la bande de Ghaza, appelant à la levée "immédiate" du blocus qui a conduit à une "catastrophe humanitaire". "Les décisions israéliennes de réduire l'approvisionnement en électricité de la bande de Ghaza pourraient avoir des conséquences humanitaires catastrophiques sur les Palestiniens qui ont déjà subi une décennie de souffrance sous le brutal blocus israélien", a averti Amnesty dans un communiqué. L'ONG estime que les coupures d'électricité annoncées le 11 juin limitant l'approvisionnement entre deux et trois heures par jour aura un impact "désastreux sur l'infrastructure de Ghaza et provoquera une catastrophe de santé publique". Elles mettront en danger des milliers de vies, dont celles des patients hospitalisés, parmi eux des bébés, souffrant de maladies chroniques ou de soins intensifs. Les coupures d'électricité "risquent de transformer une situation déjà désastreuse en une véritable catastrophe humanitaire", a déclaré directrice régionale adjointe pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord à Amnesty International, Magdalena Mughrabi. Elles auront un impact important sur les services essentiels tels que la santé, la gestion des eaux usées et l'accès à l'eau potable pour toute la population de Gaza", a-t-elle dit. "En tant que puissance occupante, Israël a l'obligation d'assurer la satisfaction des besoins fondamentaux de la population civile. Israël ne doit pas continuer à couper l'accès aux fournitures essentielles", a déclaré Magdalena Mughrabi. Elle a ajouté qu'après dix ans de blocus, la communauté internationale "ne peut plus fermer les yeux sur les souffrances dévastatrices causées par l'isolement cruel et inhumain d'Israël à Ghaza". Mme. Mughrabi a appelé les forces d'occupation israélienne à lever le blocus terrestre, maritime et aérien contre Ghaza, ou près de deux millions de palestiniens se trouvent pratiquement privés de tout accès au monde extérieur. L'ONG rappelle que Ghaza subit un déficit chronique en électricité depuis plus d'une décennie. Les coupures privent les hauts immeubles d'eau, les pompes à eau fonctionnant à l'électricité sont arrêtées. Les ascenseurs sont également arrêtés, pénalisant ainsi les personnes âgées et les personnes handicapées. Elle cite également les pannes des machines à laver, de ventilateurs et climatiseurs sous une chaleur "insupportable". "Les autorités israéliennes doivent veiller à ce que le niveau d'électricité soit rétabli pour répondre aux besoins humanitaires de base, dont la santé, l'eau et l'assainissement", a déclaré Magdalena Mughrabi. Elle souligne que la situation dans la bande de Gaza est devenue "si insoutenable" qu'en 2015, l'ONU a prévenu qu'elle deviendrait "inaccessible" d'ici 2020. "Sous le blocus illégal d'Israël, le mouvement des personnes et des biens est sévèrement restreint et la majorité des exportations et des importations, en matières premières ont été interdites", souligne encore Amnesty. Le blocus a également eu des conséquences "dévastatrices" sur les infrastructures essentielles et la détérioration de l'économie de Ghaza, ciblée par l'occupant israélien, relève l'organisation. Elle souligne aussi la destruction des maisons, qui, associée à la privation économique, transforme la vie de nombreux Palestiniens en un "cauchemar interminable". Amnesty affirme qu'"il ne peut y avoir aucune justification pour refuser les aides humanitaires aux palestiniens de Ghaza, l'eau adéquate et l'électricité à toute une population pendant 10 ans".