Un Palestinien a trouvé la mort après avoir été blessé vendredi par des tirs de soldats de l'occupation israélienne près de la frontière, portant à 17 le nombre de Palestiniens tués lors des manifestations, a indiqué lundi le ministère de la Santé dans la bande de Ghaza. Faris al-Raqib, 29 ans, avait été blessé dans le sud de la bande de Ghaza durant une marche qui avait réuni des dizaines de milliers manifestants palestiniens. vendredi a constitué la journée la plus sanglante depuis l'agression menée par l'occupant israélien dans l'enclave palestinienne en 2014. Des milliers de Palestiniens, dont des femmes et des enfants, ont manifesté vendredi pacifiquement dans les zones tampon de sécurité imposée par les forces de l'occupation israélienne sur les frontières de la bande de Ghaza. Les soldats de l'occupation israélienne qui se trouvaient sur les frontières ont ouvert le feu en tuant 16 palestiniens et en blessant plus de mille autres, selon des sources palestiniennes. Les manifestants et malgré la brutalité des forces de l'occupation israélienne, se sont dit déterminés plus que jamais à poursuivre ce type d'actions. Dans un discours vendredi, le président palestinien Mahmoud Abbas a déclaré qu'il tenait Israël pour pleinement responsable de ces morts. Les Palestiniens ainsi que la Turquie ont dénoncé un «usage disproportionné» de la force. La Ligue arabe, l'Egypte et la Jordanie ont également condamné l'agression israélienne. Cette marche, qui a commencé vendredi à l'occasion de la Journée de la terre, devrait s'achever le 15 mai. Israël rejette toute enquête indépendante sur les violences commises contre les palestiniens à Ghaza Les autorités d'occupation israéliennes ont rejeté les appels internationaux à une enquête indépendante après la mort vendredi de 16 Palestiniens tués par l'armée israélienne au cours d'une manifestation à Ghaza. L'usage de balles réelles par l'armée d'occupation israélienne est au coeur des interrogations de la communauté internationale et des organisations de défense des droits de l'Homme. Vendredi a été la journée la plus meurtrière dans la bande de Ghaza depuis l'agression de 2014: 16 Palestiniens ont été tués et plus de 1 400 blessés, dont 758 par des tirs à balles réelles, selon le ministère de la Santé dans l'enclave. Les Palestiniens accusent les soldats israéliens d'avoir tiré sur des manifestants qui ne représentaient aucun danger immédiat. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, ainsi que la représentante de la diplomatie européenne Federica Mogherini, ont réclamé une «enquête indépendante» sur l'usage par Israël de balles réelles, une demande rejetée par l'Etat hébreu. Les Etats-Unis ont en revanche bloqué samedi soir un projet de déclaration du Conseil de sécurité de l'ONU appelant «toutes les parties à la retenue et à prévenir toute escalade supplémentaire» et demandant une enquête sur les affrontements». Vendredi, des dizaines de milliers de Palestiniens avaient afflué vers la barrière séparant Israël de la bande de Gaza, au premier jour de «la marche du retour». Cette protestation, censée durer six semaines, vise à réclamer «le droit au retour» des Palestiniens qui, par centaines de milliers, ont été chassés de leurs terres ou ont fui lors de la guerre ayant suivi la création d'Israël en 1948. Des organisations de défense des droits de l'Homme se sont interrogées sur la réaction disproportionnée des forces de sécurité israéliennes. «Alors que certains manifestants palestiniens ont jeté des pierres et d'autres objets vers la barrière, il est difficile de croire qu'il s'agit d'une menace imminente pour la vie de soldats bien équipés et protégés par des tireurs d'élite, des tanks et des drones», affirme Amnesty dans un communiqué. En Israël, quelque 200 à 300 manifestants d'opposition de gauche se sont réunis dimanche soir à Tel-Aviv devant le siège du Likoud, le parti de M.Netanyahu, pour dénoncer la responsabilité du gouvernement dans le lourd bilan de vendredi, ont indiqué les médias et les organisateurs. «Le gouvernement fait tout pour présenter les Palestiniens comme les seuls coupables, alors qu'il a une part importante de responsabilité dans ce qui s'est passé», a affirmé Hagit Ofran, une responsable de la Paix Maintenant, ONG opposée à l'occupation des territoires palestiniens. Dans un communiqué, l'organisation a dénoncé la politique de la «gâchette facile» suivie par l'armée sous les ordres du gouvernement.