La question qui se pose est de savoir si le chef de l'Etat se suffira de ce léger changement ou en opérera un plus profond dans les semaines à venir. Le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, a procédé, hier, en milieu de journée, à un léger remaniement du gouvernement. Les changements opérés n'ont pas touché les portefeuilles de souveraineté et ont, encore moins, concerné le Premier ministre, donné, pourtant, par d'aucuns, pour partant. Seuls quatre départements ont connu des changements. Selon le communiqué de la Présidence repris par l'agence de presse officielle, les changements ont touché les ministères de la Jeunesse et des Sports, du Commerce, du Tourisme et de l'Artisanat, ainsi que celui des Relations avec le Parlement. "Conformément aux dispositions de l'article 93 de la Constitution, et après consultation du Premier ministre, son Excellence Monsieur Abdelaziz Bouteflika, président de la République, a décidé ce jour d'un remaniement au sein du gouvernement", écrit la Présidence dans son communiqué. La Présidence a précisé que Mohamed Hattab a été nommé ministre de la Jeunesse et des Sports, en remplacement d'El-Hadi Ould Ali, appelé à d'autres fonctions. Saïd Djellab est désormais ministre du Commerce, en remplacement de Mohamed Benmeradi, appelé à d'autre fonctions. Abdelkader Benmessaoud est désigné ministre du Tourisme et de l'Artisanat, en remplacement de Hassen Mermouri, appelé à d'autres fonctions. Mahdjoub Bedda signe son retour à l'Exécutif en tant que ministre des Relations avec le Parlement, en remplacement de Tahar Khaoua, appelé à d'autres fonctions. Avec ces changements, peu significatifs, étant donné ce qui était attendu en la conjoncture actuelle, d'abord économique, ensuite, vu les échéances politiques importantes qui attendent le pays dans moins d'un an, ce remaniement ne peut en aucun cas donner une lecture, même approximative, des intentions du régime à l'approche du printemps 2019. Le remaniement se lit juste comme un renvoi de ministres qui auraient échoué plus que d'autres. Mise à part la libération d'El-Hadi Ould Ali, fidèle parmi les fidèles du chef de l'Etat, les autres personnalités remerciées ou celles promues ne font pas figure d'une quelconque orientation politique, proprement dite. Il y a lieu aussi de souligner que deux walis sont promus au grade de ministre. Il s'agit de Mohamed Hattab, désormais ex-wali de Béjaïa, nommé à la Jeunesse et des Sports, et d'Abdelkader Benmessaoud, wali de Tissemsilt, qui remplace Hassen Mermouri au département du Tourisme et de l'Artisanat. Pour les promotions internes, Saïd Djellab, directeur général du commerce extérieur au ministère du Commerce, remplace Benmeradi au poste de ministre du Commerce. Mahdjoub Bedda, ancien président de la commission finances et du budget à l'APN et ex-ministre de l'Industrie et des Mines, écarté de l'Exécutif dans la foulée du limogeage d'Abdelmadjid Tebboune en août dernier, revient au gouvernement, en remplacement de Tahar Khaoua, au département des Relations avec le Parlement. Ce changement apporté à l'équipe gouvernemental dément les rumeurs qui s'étaient faites insistantes ces derniers temps quant à un profond remaniement de l'Exécutif. En effet, plusieurs ministres donnés comme partants conservent leurs portefeuilles. Reste à savoir si c'est pour longtemps. Car il n'est pas exclu qu'un autre remaniement, plus lourd, intervienne à court ou moyen terme. Le gouvernement est appelé, à la fois, à faire face à la crise économique et à l'échéance présidentielle de 2019, dont les contours se dessinent de jour en jour. Mohamed Mouloudj