Deux îlots, constitués par les abattoirs et le périmètre jouxtant l'hôtel Sofitel, sont les premières priorités inscrites dans le cadre du programme de réhabilitation de la zone du Hamma. Contrairement à son prédécesseur, qui a toujours boudé la presse, l'actuel wali délégué de la circonscription administrative de Hussein Dey est très communicatif. Deux volets ont été débattus lors de l'entretien qu'il nous a accordé, à savoir le recasement et le relogement des sinistrés du séisme de 2003 et la réhabilitation de la zone du Hamma. Concernant le premier point, il déclare d'emblée que dès son installation, il s'est attelé à finaliser l'opération recasement des familles, dont les habitations et immeubles étaient classés dans la catégorie rouge. “Toutes les dispositions réglementaires ayant trait à ce volet sont appliquées et suivies par les différents intervenants. Pour le moment, nous rencontrons quelques difficultés à démolir des immeubles classés rouge en raison des locaux commerciaux se trouvant au rez-de-chaussée. Sur 70 cas de locaux recensés, 37 ont pu être réglés et ont bénéficié d'attributions au niveau de trois sites, à savoir Aïn Naâdja, Oued Ouchayah et Magharia”, explique-t-il, en précisant que ce chapitre ne souffre d'aucune anomalie dans sa prise en charge, mais que des actions en justice sont intentées contre les récalcitrants en parlant des commerçants qui refusent l'offre de l'Etat. Dans le domaine réhabilitation des immeubles classés orange 4, il parlera d'un phénomène constaté sur les lieux. “Sous le prétexte fallacieux que les travaux de réhabilitation ont été mal faits, les familles refusent de quitter les chalets. Plusieurs visites effectuées à leurs logements nous ont permis de constater que ces derniers sont occupés par des membres de la famille. En somme, le fait d'occuper le chalet leur permet d'espérer un logement neuf. Ce jeu pratiqué par certaines familles ne saurait durer, car une opération sera lancée incessamment afin de régler cette situation d'imbroglio. Pour nous, il est clair qu'un logement déclaré habitable par la commission technique, doit être réoccupé par la famille concernée. C'est l'Ofares qui est chargée de nous communiquer la liste des immeubles habitables.” S'agissant du second point, ayant trait au projet d'aménagement et de réhabilitation de la zone du Hamma, le wali délégué rappelle tout l'intérêt que porte notamment le wali d'Alger, M. Addou Mohamed Kebir, à ce projet colossal, gelé pendant des années à cause de la non-approbation du plan d'occupation du sol (POS). À présent, ce dernier est approuvé, l'enquête d'utilité publique étant également lancée. À titre indicatif, deux APC (Siddi M'hamed et Belouizdad) se sont réunies au sujet du POS U31, s'étendant de la rue de la Liberté vers les Halles en passant par la rue Hassiba-Ben-Bouali, boulevard Aïssat-Idir et la rue Rochaï-Boualem. Une rencontre prévue dans le cadre de l'enrichissement de l'enquête publique auprès des citoyens des sites cités sachant que des démolitions toucheront inévitablement des biens privés. Dans l'immédiat, comme le précise le wali délégué de Hussein Dey, deux îlots sont pris en priorité : les Abattoirs, qui seront délocalisés vers les Eucalyptus, d'une part, et le périmètre jouxtant l'hôtel Sofitel, d'autre part. Les familles résidant au niveau des sites indiqués seront, quant à elles, déménagées, et les commerçants indemnisés, conformément aux dispositions réglementaires. Une commission se penche, à l'heure actuelle, sur le montant des indemnisations. L'offre est ouverte aux investisseurs étrangers, conformément au plan d'aménagement de l'Ofares. L'essentiel à retenir de ce grand projet, c'est la volonté du wali d'Alger d'offrir à la capitale du pays un visage à même de lui conférer son statut de grande ville méditerranéenne. Le futur centre d'Alger sera délocalisé. Il s'étendra de la zone du Hamma vers oued El-Harrach. Et, dans ce cadre, le wali délégué confirme la détermination des pouvoirs publics à asseoir une discipline qui puisse répondre aux exigences de la vie citadine. Il fera allusion aux bidonvilles qui poussent comme des champignons en plein cœur de la capitale. “Nous essayons de gérer ceux qui sont déjà sur place, mais nous ne tolérerons plus jamais de voir naître, chaque jour que Dieu fait, des baraques sous le prétexte que des citoyens vivent le problème de logement. La force doit revenir à la loi”, souligne-t-il. En matière de logement, la circonscription a enregistré 7 500 demandes. Des brigades sont actuellement sur le terrain pour les enquêtes. A. F.