L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) cofinance, en partenariat avec le plus important bailleur de fonds, le Fonds de l'environnement mondial (FEM), un projet-pilote de réhabilitation et de régénération des forêts de chêne-liège en Algérie. Quelque 3 millions de dollars US ont été mobilisés et couvriront la période qui va de 2019 à 2021. Ce projet a été décliné à l'occasion de l'Atelier national d'information et de concertation sur la réhabilitation et le développement durable intégré des paysages de production de chêne-liège, organisé par la Direction générale des forêts, en collaboration avec la représentation de la FAO en Algérie ainsi que la Conservation des forêts de Béjaïa. Ce projet de coopération, qui sera réalisé sur trois zones-pilotes, la forêt de Taourirt Ighil à Béjaïa, de Beni Idder à Jijel et de Hafir à Tlemcen, porte sur "l'analyse des causes de la dégradation des forêts de chêne-liège et la participation de la population locale pour un développement durable". Ainsi, sur les 41 300 hectares de forêts de chêne-liège, seuls 19 800 hectares ne nécessitent pas de reconstitution. Le reste, soit plus de 15 600 hectares, a subi une dégradation en raison des incendies récurrents, du piétinement des animaux et des attaques de rongeurs attirés, semble-t-il, par l'odeur des chênes-lièges. La reconstitution de ce paysage forestier n'a pu se réaliser, a expliqué M. Hamoudi, le conservateur des forêts à Béjaïa, en raison de l'absence de pépinière de chêne-liège. Les activités liées à ce projet permettront d'impliquer de nouveaux acteurs institutionnels, de la société civile, mais aussi de la population locale qui sera directement bénéficiaire des produits de la forêt. Cela en développant notamment les activités de transformation susceptibles d'accroître son revenu. "Car il faut bien intéresser les riverains dont les collectivités locales, afin de les amener à s'impliquer", a expliqué un forestier, aujourd'hui à la retraite, qui est intervenu durant les débats. Un autre expliquera, pour sa part, que "dans ce projet-là, l'objectif est la réhabilitation de l'écosystème. Car sans chêne-liège, il n'y a pas de sous-bois ni de ressources forestières. Quant à la fonction sociale, on est arrivé au point que la préservation de cet écosystème, c'est l'homme. En tant que forestier, à 16h30, on rentre à la maison. Mais le riverain reste là. Il faut donc l'intéresser". En effet, en plus de son rôle sur le plan économique, les forêts constituent présentement une priorité environnementale. Elles représentent un puits d'absorption de carbone, élément essentiel dans le cadre de l'atténuation des gaz à effet de serre, mais aussi un gisement important pour lutter contre la désertification et la dégradation des terres. M. Ouyougoute