C'est un véritable cri de détresse que vient de lancer l'association des parents d'élèves de l'école primaire Mohamed-Ahmed-Louadj de la cité El-Wiam. Réunis en assemblée extraordinaire, les parents d'élèves présents ont arrêté une situation des plus critiques sur les conditions de scolarisation de leurs enfants. D'emblée ils ont dénoncé le manque de sécurité dans l'école qui fonctionne depuis des mois sans gardien ni agent de prévention. Apparemment les autorités chargées de la gestion de ces établissements n'ont pas tiré les enseignements des affaires de vol et d'agression multiples perpétrées à l'intérieur même de certains établissements scolaires de la commune, dont la dernière en date a été enregistrée à l'école primaire de la cité Echoumouaâ. Ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres, montrant ainsi l'ampleur du danger couru par les écoliers et l'insécurité prévalant dans ces structures d'éducation livrées aux délinquants de tout bord. Pendant que les autorités compétentes, saisies à maintes reprises, se murent dans un silence coupable en renvoyant la balle à l'APC, les directeurs s'appliquent à assumer la polyvalence pour faire fonctionner leurs établissements pour avoir le strict minimum requis. Pour ne citer que celle-ci, la directrice du primaire Mohamed-Ahmed-Louadj nous donne l'exemple de ces responsables de l'éducation poussés, toute honte bue, à l'esclavagisme. C'est elle le gardien de la journée, le veilleur de nuit et l'aide-cuisinier. Le temps libre qu'elle devait passer avec ses enfants, le consacre pour faire le ménage des classes ou les toilettes de la cour à défaut d'effectif. L'association des parents d'élèves n'a pas apprécié cette situation ni encore ses initiatives qui laissent perdurer le calvaire et la gestion chaotiques des primaires dans cette wilaya toujours à la queue du classement en matière des résultats des examens de fin de cycle. Les parents ont décidé de frapper à toutes les portes pour en finir avec cet «esclavagisme» et doter l'établissement du personnel d'entretien et de gardiennage nécessaire. En attendant les affectations demandées, l'association a décidé de créer un fonds de cotisation pour un gardien provisoire à même de prendre en charge les insuffisances signalées en matière d'équipements pédagogiques (micro-ordinateur, data show, photocopieurs et tableaux magiques). Le problème de la cour réalisée avec du pavé incommode et celui de la clôture attenante au complexe sportif ont également été soulevés par les parents d'élèves qui lancent un appel aux bienfaiteurs de la région pour leur venir en aide afin de procéder aux travaux de réaménagement et de réhabilitation. Contacté par nos soins, Le P/APC de Tamanrasset, Cheikh Badi, a fait état de nombreuses difficultés rencontrées dans la gestion des établissements primaires de la commune. Pour lui, il faut une baguette magique pour pouvoir résoudre les problèmes soulevés dans les 69 écoles primaires relevant de sa circonscription. "On ne peut rien faire. Uniquement pour les cantines scolaires, l'APC accuse un manque de plus de 1600 personnes si l'on se fie à la réglementation. Nul besoin de parler des gardiens ni encore des agents d'entretien dont les tâches sont, dans la majorité des établissements, assurées par les directeurs eux-mêmes", a-t-il indiqué. Selon l'édile municipal, le chapitre destiné à l'alimentation des élèves est doté chaque année en crédits suffisants. "Mais on ne peut rien faire en l'absence d'effectif chargé de superviser et de gérer les cantines scolaires", a-t-il conclu. RABAH KARECHE