Seulement 40 millions de mètres cubes ont été emmagasinées. Ce qui est loin de couvrir tous les besoins, notamment ceux du secteur agricole. Les fortes précipitations, ayant caractérisé les premiers mois de l'année en cours ainsi que les fortes chutes de neige, ont donné l'impression que les barrages se trouvant sur le territoire de la wilaya d'Aïn Defla ont été remplis. Hélas, selon des sources fiables, l'emmagasinage des eaux a atteint seulement 40 millions de mètres cubes, alors que, pour la saison 2003/2004, les services de l'hydraulique de la wilaya avaient enregistré 75 millions de mètres cubes. Cette situation a engendré d'autres moyens pour l'irrigation, qui ont varié du mode normal à une sorte de plan de survie, plan médian qui utilise les quantités disponibles selon la variété de la production agricole. Les fellahs doivent, dès à présent, payer à l'avance les quantités d'eau demandées et jugées comme nécessaires par les services concernés, une sorte d'irrigation prépayée, ce qui est une première. Par le passé, les fellahs devaient payer une partie à la commande et une deuxième partie après la récolte, mais, devant le refus et le retard de payement accumulés par les concernés, il a été décidé de procéder de la sorte pour éviter que les ardoises s'accumulent, ce qui pénaliserait les services de l'hydraulique. La plaine du Cheliff, qui s'étend sur 700 ha, est irriguée à partir du barrage de Ghrib, qui alimente également la capitale à raison de 100 000 mètres cubes/jour. Cette opération de suppléer au manque d'eau dans la capitale, au début provisoire, vient de s'inscrire dans la durée. La mise en eau du barrage de Sidi-M'hamed-Bentaïba, dans la commune d'Arib, qui aura lieu au mois de juillet prochain, après une attente de son remplissage qui a duré deux longues années, permettra de son côté l'irrigation de 7 000 ha situés dans la plaine d'El Abadia et El Amra, où la culture de la pomme de terre et des céréales priment sur toutes les autres. Le barrage de Harraza dans la daïra de Djelida, d'une capacité de 75 millions de mètres cubes, n'en compte que 5 millions et les services de l'hydraulique s'attellent à récolter 6 autres millions à partir des eaux sauvages, et une autre quantité qui sera drainée à partir du barrage de Derder pour pouvoir assurer à bon terme l'irrigation. Il est à noter que le prix de consommation de l'eau d'irrigation est passé de 1,25 DA le mètre cube à 2,50, soit le double. Ce qui aura logiquement incidence sur les prix des produits agricoles des prochaines récoltes. M. B.