Les responsables de l'office du périmètre irrigué de Chlef tirent la sonnette d'alarme ; ils estiment que la situation des deux barrages que compte la wilaya, en particulier celui de Oued Fodda, n'est guère reluisante, malgré les chutes de pluie et de neige enregistrées ces derniers temps. Celles-ci sont jugées insignifiantes, car il n'y a pas eu, selon eux, d'apports suffisants sur les bassins versants des deux ouvrages hydrauliques, situés au sud de la wilaya. On apprendra que le niveau est tombé si bas qu'il sera pratiquement difficile, voire impossible de satisfaire les besoins de l'irrigation. Réalisé à cette fin, le barrage de Oued Fodda, dont le réseau couvre 90% du périmètre irrigué de la wilaya, ne contient que 3,7 millions de mètres cubes sur une capacité réelle de stockage de 106 millions. Ce volume de stockage a été déterminé dernièrement par un organisme hollandais en tenant compte de l'envasement. « La quantité d'eau emmagasinée actuellement ne peut même pas remplir les canalisations de distribution. Autant ne pas l'utiliser car on a besoin de 18 millions de mètres cubes pour irriguer normalement notre périmètre », indique le directeur de l'office du périmètre irrigué du moyen Cheliff. Le même responsable appréhende donc la prochaine campagne d'irrigation qui doit commencer début mai prochain, car, d'après lui, la persistance de la sécheresse au niveau du barrage en question risquerait de porter un rude coup au potentiel agricole de la région, notamment les 4000 ha de vergers agrumicoles et d'autres arbres fruitiers. On assistera certainement à une surexploitation des puits existant au niveau de certaines exploitations agricoles, avec tout ce que cela comporte comme danger pour la nappe phréatique. Le barrage de Sidi Yacoub, situé au sud-ouest de la wilaya, ne dispose, quant à lui, que de 70 millions de mètres cubes sur une capacité globale de 285 millions. Il sert aussi bien pour l'irrigation que pour l'alimentation en eau potable du chef-lieu de wilaya - et dans les tout prochains mois -, de tout le littoral ouest et de la partie nord de la région. Dans ce cas, on s'attend à des restrictions sévères en matière de distribution du précieux liquide surtout en direction de l'agriculture qui totalise pas moins de 3000 ha d'arboriculture au niveau de la partie ouest de la wilaya.