Pour le quatrième vendredi de manifestations dans le cadre de la célébration de la Nakba de 1948, les soldats israéliens ont tiré hier à balles réelles, tuant deux jeunes Palestiniens et en blessant plusieurs autres dizaines à la frontière avec Gaza. Les jeunes Palestiniens, Ahmad Aqal (25 ans), et Ahmad Al-Athamna (24 ans), ont été les premières victimes hier des balles des soldats israéliens près de la barrière de séparation à l'est de Jabaliya. Selon les premiers bilans donnés par l'agence de presse Wafa, quarante autres Palestiniens ont été blessés hier. Depuis le 30 mars dernier, le nombre de martyrs palestiniens est passé à 35 et plus de 4 000 blessés en raison de la répression par balles réelles par l'armée israélienne des marches pacifiques populaires, qui se poursuivaient hier pour le quatrième vendredi consécutive à Gaza. Ainsi, des milliers de Gazaouis ont à nouveau convergé hier vers la frontière israélienne pour revendiquer le droit des Palestiniens à retourner sur les terres dont ils ont été chassés ou qu'ils ont fuies à la création d'Israël en 1948. Ils dénoncent également le blocus qu'Israël impose depuis plus de dix ans. En effet, depuis les premières heures du matin, les Palestiniens de Gaza ont participé aux marches et activités pacifiques sur la ligne frontalière au nord et à l'est de la bande pour réclamer leurs droits nationaux inaliénables. Ce vendredi a été placé comme un hommage aux sacrifices des martyrs et des prisonniers palestiniens incarcérés dans les prisons israéliennes en faisant entendre leur voix au monde entier et en rappelant leur souffrance derrière les barreaux et les cellules de l'occupation israélienne. Les participants ont lancé des dizaines de cerfs-volants décorés aux couleurs du drapeau palestinien, dans le ciel des régions frontalières, en référence au symbolisme des marches pacifiques organisées sous le drapeau. En face, les soldats israéliens n'ont pas hésité à tirer à balles réelles et des bombes de gaz lacrymogène sur les participants à ces activités pacifiques. Réagissant à cette violence, la Présidence palestinienne a condamné hier, dans un communiqué rapporté par l'agence Wafa, les agressions sauvages de l'armee israélienne et des colons contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza et en Cisjordanie occupée. L'Autorité palestinienne fait porter au gouvernement israélien la responsabilité de la poursuite des soldats israéliens à tuer les Palestiniens de sang-froid, et sa protection des colons, qui multiplient "les attaques terroristes contre les Palestiniens, leurs terres et leurs lieux saints". La Présidence palestinienne interpelle à nouveau la communauté internationale, notamment le Conseil de sécurité de l'ONU, et les appelle à accélérer l'assurance de la protection internationale au peuple palestinien civil et de faire pression sur Israël pour arrêter ses crimes quotidiens contre les Palestiniens et leurs terres. Merzak Tigrine