Le nouveau défi est d'assainir les demandes de logement social locatif, et de développer l'habitat rural. La wilaya de Jijel, avec plus de 600 000 habitants, semble s'accroître dans l'anarchie et les demandes de logements sont de plus en plus nombreuses. Les concernés demeurent pessimistes vu le faible quota du programme 2005, qui est de 500 logements sociaux seulement. Mais, le mal qui ronge de plus en plus la ville de Jijel est l'exode rural. Un phénomène qui existe depuis les années 1990, où des milliers de familles, fuyant les hordes terroristes, ont déserté leurs douars. Certes, beaucoup d'entre elles vivent, aujourd'hui, dans la précarité, mais il n'en demeure pas moins que certaines d'entre elles sont loin d'être dans le besoin. Ce phénomène, qui a pris des proportions alarmantes, ces dernières années, consiste à déposer une demande de logement en employant le plus souvent des méthodes peu orthodoxes, pour en décrocher un au détriment de personnes n'ayant aucun moyen pour se procurer un toit décent. Une fois le logement acquis, rien de plus facile que de “revendre la clé”, comme on dit dans le jargon usuel, à un vrai nécessiteux ou à le louer au prix fort. Certains opportunistes, ayant une connaissance parfaite des modalités d'acquisition d'un logement, utilisent d'autres stratagèmes. S'acheter ou construire, par exemple, une baraque, y mettre de vieux meubles et quelques ustensiles et attendre le passage de la commission d'enquête pour répondre aux conditions d'éligibilité au programme mené par l'Etat, dans le cadre de l'éradication de l'habitat précaire. L'exemple de la cité 40-Hectares de la ville de Jijel en est une bonne illustration. Chaque fois qu'une information circule sur une éventuelle distribution de ce genre de logements, des bicoques construites à la hâte voient le jour. Il est vrai, là aussi, qu'il existe d'authentiques prétendants, dont la situation sociale est des plus précaires, mais il est exact, également, que des personnes aisées, mais sans foi ni loi, n'hésitent pas à se procurer des baraques pour avoir un appartement ou plutôt un fond de commerce, puisque ce dernier, une fois acquis, fera l'objet d'une vente ou d'une location accentuant, du coup, cette crise incommensurable. Pour en finir avec ces agissements, une étude minutieuse des dossiers au cas par cas et des visites inopinées au niveau des sites abritant ce genre d'habitat doivent être effectuées afin de séparer le bon grain de l'ivraie. L'habitat rural est lancé dans les zones rurales de la wilaya, dans le but de désengorger les villes et de faire cesser l'exode rural en encourageant les ruraux à rejoindre leurs bourgs abandonnés pour des raisons souvent objectives. Malheureusement, cette formule devenue l'otage des blocages au niveau de la majorité des communes, hormis la commune de Oudjana où on dénombre l'octroi de plus de 300 aides dans le cadre de l'habitat rural, risque de ne pas atteindre ses objectifs. Un suivi rigoureux est attendu afin de promouvoir ce produit auprès des citoyens concernés, le monde rural, et lever les contraintes bureaucratiques. Mourad Bouchama