Le romancier a animé une conférence-débat placée sous le thème "L'édition, de Gutenberg à nos jours", à l'occasion de la Journée mondiale du livre, célébrée le 23 avril de chaque année. Le romancier et journaliste Ali Douidi a animé, avant-hier à la bibliothèque municipale de Bouira, une conférence-débat autour des origines du livre, à l'occasion de la Journée mondiale du livre, célébrée le 23 avril de chaque année, placée sous le thème "L'édition, de Gutenberg à nos jours". Le conférencier était on ne plus affirmatif sur un sujet qui fait débat depuis des années, à savoir le devenir du livre en papier. "Le livre numérique est en train de supplanter le livre en papier", tranchera Ali Douidi. Pour ce dernier, il ne fait nul doute que tôt ou tard, le livre en papier ne sera plus qu'une "relique" d'un passé lointain. "Nous sommes à une époque de la dématérialisation. La musique, les films et les mêmes les journaux sont accessibles en un clic. Plus besoin de CD, DVD et autres supports physiques pour avoir accès au contenu. Pourquoi le livre ferait-il exception ?", s'est-il interrogé. Et de poursuivre : "Le livre en papier tend à perdre du terrain auprès d'un lectorat pressé. La rotative et même l'offset apparue au milieu 20e siècle semblent aujourd'hui dépassées par les nouvelles technologies et la nouvelle impression qui recourt à un autre support que le papier, vieux de plus de vingt siècle." Ainsi, à en croire l'orateur, les jeunes générations sont friandes de tout ce qui est "rapide, facile d'accès et transportable". Et selon lui, quoi de mieux qu'une tablette numérique ou une liseuse, laquelle peut contenir plus de 2000 ouvrages qui tiennent dans la poche. Afin d'argumenter ses propos, cet ancien journaliste indiquera que le livre numérique possède, selon lui, de nombreux atouts, notamment des avantages économiques. "Tout d'abord nous pouvons oublier les coûts d'impression et de papier, qui représentent à l'heure actuelle pour un ouvrage, environ 8% de son prix. Il permet aussi de faire des économies dans la gestion des stock. Ainsi, lors de la publication d'un livre en papier, il est nécessaire d'imprimer de nombreux exemplaires pour subvenir à la demande. Si les stocks ne sont pas écoulés, cela engendre une perte importante, soit environ 27% des invendus", a-t-il soutenu, avant de poursuivre son plaidoyer, en arguant également le fait qu'avec le livre numérique, "plus besoin de camions, d'entrepôts et de colis ou même à la limite plus besoin de libraires, il suffirait d'un grand portail sur internet qui ferait chuter les coûts de distribution de 40 à 50%". De tels propos peuvent heurter, voire irriter ceux qui aiment "sentir" l'odeur du papier, toucher sa texture et feuilleter les pages une par une, et marquer une halte, à l'aide de leur marque-page fétiche ; et ce romancier en est bien conscient. Mais pour lui, le plus important réside dans le fait de redonner goût à la lecture aux jeunes générations et peu importe le support. "Il faut bien vivre avec son époque, et la nôtre est celle du tout dématérialisé, et si une liseuse peut convaincre nos enfants de lire et se cultiver, alors au diable le papier !", a-t-il soutenu. Pour lui, le livre numérique est un créneau à promouvoir par les autorités concernées, dans le but d'initier le jeune public, toujours plus "geek", à découvrir l'univers insondable de la littérature. "Les maisons d'édition ainsi que l'Onda, en partenariat avec le ministère des Télécommunications et du Numérique, devraient conclure un partenariat pour distribuer les œuvres en ligne et encourager et démocratiser les e-books", préconisera-t-il. Lors de sa conférence, Ali Douidi retracera également l'histoire de l'édition, de l'invention de la première imprimerie en 1450 en Allemagne par Johannes Gutenberg, jusqu'à 1998 et la création de la première liseuse numérique par la société américaine NuvoMedia. RAMDANE B.