Le Fonds monétaire international (FMI) a estimé que la croissance dans la région Moyen-Orient, Afrique du Nord, Afghanistan et Pakistan (Moanap) devrait s'accélérer en 2018, après un ralentissement marqué en 2017. Cette accélération de la croissance sera soutenue par l'amélioration des activités non pétrolières et la hausse des exportations. En ce qui concerne l'Algérie qui fait partie du Moanap, "la reprise devrait intervenir plus rapidement que prévu", et ce, "grâce, essentiellement, à l'augmentation des dépenses d'investissement", a précisé le FMI dans son rapport actualisé sur les perspectives économiques de cette région. Pour l'institution de Bretton Woods, "l'affaiblissement de la croissance du PIB pétrolier, entraînée par l'accord Opep+ ainsi qu'une demande européenne de gaz algérien inférieure aux prévisions, a été plus que contrebalancé par le redressement de l'activité non pétrolière". "Dans l'ensemble, les pays exportateurs de pétrole de la région Moanap devraient poursuivre leur rééquilibrage budgétaire, bien qu'à un rythme moins soutenu. Toutefois, le fort accroissement des dépenses devrait creuser des déficits budgétaires beaucoup plus lourds en Algérie, où le rééquilibrage devrait reprendre en 2019", a estimé le FMI qui a affirmé, au sujet du secteur financier, que "l'accumulation d'arriérés de l'Etat a entraîné une augmentation des prêts improductifs", précisant, néanmoins, que "ceux-ci devraient diminuer à mesure que les arriérés seront remboursés". Globalement, la croissance dans la région Moanap devrait s'établir à 3,4% en 2018 contre 2,6% en 2017, a indiqué le FMI. Cette tendance haussière devrait se maintenir en 2019 à 3,7%. Après avoir atteint son point le plus bas en 2017, la croissance économique des pays exportateurs de pétrole de la région Moanap devrait s'accélérer en 2018 et 2019. Reste que, malgré l'accélération prévue pour 2018 et 2019, l'activité économique devrait demeurer faible sur le moyen terme par rapport à ses niveaux d'avant-2014. Plus précisément, les projections font état d'une croissance globale de 2,8% cette année, et de 3,3% en 2019 contre 3,0% et 2,7%, respectivement, selon les prévisions d'octobre. Pour l'institution financière, dans l'ensemble, le solde des aléas entourant les perspectives reste en baisse. Des progrès de taille ont été réalisés, mais il reste encore du chemin à parcourir. Compte tenu de la timidité des perspectives de croissance au regard de leurs niveaux historiques, le FMI a estimé qu'il est primordial d'accélérer le programme des réformes structurelles et de transiter vers un nouveau modèle de croissance faisant la part belle à la diversification et au développement du secteur privé. À l'occasion, l'institution financière met en garde contre l'affaiblissement de l'engagement à mettre en œuvre des mesures budgétaires et des réformes structurelles capitales, compte tenu de la hausse constatée des cours du pétrole. "À l'inverse, en maintenant leur engagement à assainir les finances publiques, à un rythme toutefois plus modéré, les gouvernements pourraient stimuler la confiance des investisseurs et renforcer la croissance." Dans son rapport, le FMI a estimé que "d'autres réformes nécessaires" impliquent d'aller "vers l'élimination totale des subventions à l'énergie et (vers) des changements aux systèmes de retraite et de Sécurité sociale, y compris la révision de l'âge de la retraite et des prestations". Saïd Smati