La librairie Chikh de Tizi Ouzou a organisé, samedi, une vente-dédicace avec l'auteure Leila Aslaoui qui vient de publier aux éditions Média-Plus le recueil de nouvelles Raison Garder. Au style tranchant et teinté de rigueur quasi scientifique auquel elle a habitué ses lecteurs, Leila Aslaoui a décidé, cette fois, en éditant son nouveau recueil de nouvelles Raison Garder, qui traite pourtant des fléaux graves qui rongent la société algérienne, d'en rajouter une dose d'humour et de dérision pour offrir, en même temps, à son lecteur des moments d'évasion. "Face à un quotidien de plus en plus difficile, face à des fléaux comme la bureaucratie, l'hypocrisie sociale et l'incivisme, ainsi que les pressions sociales et les nouveaux riches qui constituent un nouveau fléau qui nous fait perdre nos belles valeurs, il faut véritablement garder son sang-froid et, dans mon petit recueil, j'ai voulu tourner en dérision ces fléaux pour offrir au lecteur quelques moments d'évasion", a résumé Leila Aslaoui-Hemmadi, avant-hier, lors d'une vente dédicace à la librairie Multi-livres, Chikh de Tizi Ouzou. Elle a toutefois tenu à préciser qu'en introduisant l'humour dans son écriture ceci ne signifie pas qu'elle s'essayait à un autre genre d'écriture. "J'adore l'humour, et l'humour fait partie de ma vie quotidienne, car il permet d'amortir tous les chocs. C'est une arme qui permet de lutter contre toutes les situations difficiles et même graves. Je ne m'essayais donc pas à un nouveau genre littéraire, mais c'est ma vraie nature", s'est-elle défendue. En effet, l'humour, on le retrouve au fil des 170 pages de ce recueil regroupant au total 11 nouvelles, inspirées de faits réels et qui mettent, dit-elle, à nu les nombreuses dérives qui polluent le quotidien de l'Algérien, mais qu'elle a tourné en dérision pour permettre, écrit-elle dans la note de l'auteure, au lecteur de pouvoir affronter un monde qui déboussole et désoriente. "Mon opinion sur le non-pardon n'a pas changé." Interrogée si près de 25 ans après l'assassinat de son époux dans un attentat terroriste, et si depuis son livre sur la décennie rouge, son opinion sur le pardon accordé aux terroristes dans le cadre de la réconciliation nationale a évolué, Leila Aslaoui a été catégorique : "Mon opinion sur le non-pardon n'a pas changé. Il est très difficile, même avec beaucoup de distance et de recul, de dire qu'un pardon peut être accordé à un assassin sans qu'il passe par la justice, mais peut-être j'ai évolué sur un point, c'est que grâce à mes petites-filles qui ont changé ma vie et qui me donnent beaucoup de bonheur, je n'ai pas une certaine haine destructrice au fond du cœur, parce que la haine est destructrice." Samir LESLOUS