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Leila Aslaoui en communion avec ses lecteurs
LIBRAIRIE CHEIKH DE TIZI OUZOU
Publié dans L'Expression le 07 - 05 - 2018

Leila Aslaoui vient à Tizi Ouzou pour la première fois
Leila Aslaoui a volé si haut dans les cimes de l'écriture après avoir traversé un long fleuve pas souvent tranquille.
La librairie Cheikh de Tizi Ouzou continue d'abreuver ses lecteurs, chaque samedi, de rencontres intellectuelles extrêmement exquises. Cette fois-ci, Omar Cheikh, le gérant de la librairie Cheikh et son collaborateur, le poète Youcef Mérahi, ont invité une femme. Pas n'importe quelle femme. Il s'agit d'une auteure de plus de 15 livres, tous genres confondus. Leila Aslaoui, puisque c'est d'elle qu'il est question, vient à Tizi Ouzou pour la première fois. Enfin! dira-t-on, car selon Omar Cheikh, elle a été invitée à maintes reprises et à chaque fois, des imprévus avaient fait que sa séance de vente-dédicace était annulée. «Je devais venir en 2013 mais ma regrettée mère était très malade, j'étais contrainte d'annuler la rencontre littéraire, mais cette fois-ci, c'est avec une énorme joie que je viens à Tizi Ouzou», affirme Leila Aslaoui. Cette dernière ajoute: «Je suis d'autant plus contente car je viens de découvrir une grande et riche librairie.
La librairie Cheikh que je visite pour la première fois est tellement complète qu'il faudrait plus d'une journée entière pour découvrir tous les livres qu'elle recèle.» «Raison garder», c'est le titre du recueil de nouvelles qu'a dédicacé Leila Aslaoui, samedi dernier, dès 14 heures à la librairie «Cheikh». Le livre vient de paraître aux éditions Média Plus de Constantine. Une maison d'édition dirigée par un ancien journaliste, Yassine Hannachi. Leila Aslaoui a opté pour Média Plus parce que, explique-t-elle, Yassine Hannachi est un vrai éditeur et non pas un vendeur de livres. Leila Aslaoui affirme que les éditions Media Plus accompagnent l'auteur dans toutes les étapes de la fabrication du livre jusqu'à la promotion qui survient une fois l'ouvrage édité. Ceci, en plus du respect que voue continuellement cet éditeur à ses auteurs.
Quand on sait à quel point l'édition du livre en Algérie patauge dans des problèmes, il s'agit là d'une véritable note d'espoir de la part d'une écrivaine qui publie régulièrement des livres depuis 1984. Elle sait donc de quoi elle parle. En plus des lecteurs anonymes, la séance de la vente-dédicace de Leila Aslaoui a été marquée par la visite de nom- breux écrivains locaux et autres animateurs culturels à l'instar de Youcef Mérahi, Mustapha Rafai, Malek Amirouche, Hacene Metref (directeur du festival «Racont'arts», le romancier et essayiste Abderrahmane Yefsah, etc. Dans une ambiance bon enfant, le recueil de nouvelles de Leila Aslaoui a donné lieu à un débat très riche, mais interminable car la problématique est tellement complexe. Leila Aslaoui parle dans son livre de la dégradation des valeurs sociales et humaines dans notre pays depuis quelque temps. L'auteure explique qu'à travers ce livre, elle fait le constat de plusieurs situations cocasses que tout citoyen vit et observe dans sa vie quotidienne. Leila Aslaoui a eu recours à l'humour pour parler de ces scènes sociétales car, pense l'auteure des «Années rouges», l'humour et la dérision constituent de véritables amortisseurs contre les fléaux de la société. Leila Aslaoui s'étonne par exemple que, pour souhaiter une bonne fête de l'Aïd, on se contente d'envoyer un sms. Pour elle, il s'agit d'un recul en termes de traditions nobles dont était pétrie notre société. «Il n'y a pas de mal à envoyer un sms pour communiquer par exemple un numéro de téléphone à quelqu'un, mais de là à s'en servir pour l'inviter à une fête de mariage, je trouve que c'est fort», déplore Leila Aslaoui qui refuse, malgré son constat sans concession, de s'ériger en donneuse de leçons. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle la citation originelle ayant inspiré le titre du livre «il faut savoir raison garder» a été amputée de l'injonction.
Leila Aslaoui suggère donc de garder sa raison en confrontant au quotidien toutes sortes de dépassements dont font preuve certains citoyens en mal de civisme. Un thème qui a donné lieu à un long débat en marge de la séance de vente-dédicace. Est-ce l'école la responsable de ce recul des valeurs? C'est l'avis de l'écrivain Youcef Mérahi. Un avis qui n'est pas totalement partagé par Leila Aslaoui qui insiste sur le rôle primordial des parents. Leila Aslaoui a fait preuve d'un sens de l'écoute exemplaire. A aucun moment, elle n'a interrompu ses lecteurs qui prenaient la parole, parfois longuement, pour exposer leurs opinions. Elle répondait ensuite patiemment et sans passion, plutôt avec conviction. L'attitude de Leila Aslaoui tout au long des quatre heures qu'a duré sa séance de vente-dédicace à Tizi Ouzou, montre que le Code de la famille (un autre thème de ce débat fructueux), aussi anachronique puisse-t-il être, n'a pas empêché l'émergence, en Algérie, de femmes de la trempe de Leila Aslaoui. Une loi ou un code aussi restrictif soit-il ne peut pas empêcher une femme d'aller très loin, aussi loin que Leila Aslaoui qui a volé si haut dans les cimes de l'écriture après avoir traversé un long fleuve pas souvent tranquille, celui de la magistrature, non sans avoir effectué une escale en tant que ministre au milieu des années quatre-vingt dix.


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