Sans aération et dotée d'un matériel vétuste, la salle de radiologie ne répond plus aux normes. L'hôpital Bouzidi-Lakhdar de Bordj Bou-Arréridj qui abrite le service des urgences de l'établissement public hospitalier (EPH) de la localité est en dégradation avancée, rendant difficiles les conditions de travail du personnel et les soins aux malades. Sur les lieux, on constate que des carences restent à combler. Sans aération et dotée d'un matériel vétuste, la salle de radiologie ne répond plus aux normes. "Nous utilisons un matériel qui date de plusieurs années. La table de radiologie est en panne depuis une vingtaine de jours. En somme, un danger réel guette les patients ainsi que le personnel", explique un infirmier qui préfère garder l'anonymat. En effet, l'appareil radiologique de l'hôpital Bouzidi-Lakhdar ne fonctionne pas. Conséquence : les patients se plaignent de devoir patienter avant de pouvoir se faire examiner ou se déplacer à la polyclinique Mounia. Pour parer au plus urgent, les gestionnaires de l'EPH n'ont rien trouvé de mieux à faire que d'orienter les accidentés qui affluent H24 au service des urgences vers la radio de la polyclinique Mounia, située dans un autre quartier de la ville et qu'il faut utiliser un moyen de transport pour s'y rendre. Las d'attendre, les patients interpellent le premier responsable de la wilaya. Un malade rencontré aux urgences de cet établissement nous explique qu'il souffre de douleurs à la main. L'habitant de la cité 12-Hectares en plein centre-ville de Bordj Bou-Arréridj se serait rendu au centre de santé le plus proche. Sur place, le médecin lui aurait demandé de se présenter à l'hôpital Bouzidi-Lakhdar pour une radiographie. Le malade s'est rendu aux urgences de cet hôpital pour une simple radiographie. Toutefois, une fois sur place, le technicien de radiologie lui aurait annoncé que la machine est en panne depuis un certain temps et qu'il est le énième patient sur la liste d'attente. "Le technicien m'a orienté vers la polyclinique Mounia pour faire un RX et revenir avec le cliché pour me faire ausculter par le médecin. Mais si une personne a besoin de faire une radio pour un diagnostic urgent, elle aura le temps de mourir", s'offusque le malade qui se demande comment un appareil de cette importance peut être en panne et qu'aucun arrangement ne soit pris pour le réparer le plus rapidement possible. "Voilà plusieurs jours que l'appareil est en panne, sans qu'il ne soit remplacé. Et si celui de la polyclinique venait à tomber en panne à son tour ? Ce qui ne tarderait sans doute pas à se produire s'il continue à fonctionner à plein temps." Il ne reste plus que les centres de radiologie privés pour faire face aux besoins urgents, mais le coût du cliché reste relativement élevé par rapport aux bourses moyennes. Que fait la direction de la santé de wilaya pour remédier à cette situation ? Le service public restera-t-il tributaire des conditions mal prises en charge ? Les médecins interrogés à ce sujet se disent impuissants devant cette situation et renvoient les malades aux responsables de ces structures. Ils en pâtissent eux-mêmes, puisque, souvent, ils ont besoin de clichés pour rendre leur diagnostic, renvoyant aux calendes grecques les rendez-vous avec leurs patients. Pour les responsables de la santé, le problème est dans l'indisponibilité d'un personnel qualifié. Depuis des lustres, la DSP ne cesse de réclamer des médecins radiologues. Les postes budgétaires sont disponibles et le besoin est urgent. Mais, semble-t-il, on ne se bouscule pas au portillon à cause, nous a-t-on dit, des mauvaises conditions de travail et du problème du logement pour les radiologues venus hors de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj. Chabane BOUARISSA