Le président-directeur général de Sonatrach, Abdelmoumène Ould Kaddour, a dévoilé hier le montant de l'acquisition de la raffinerie d'Augusta (Italie) auprès d'Esso Italiana. La raffinerie a coûté moins de 1 milliard de dollars. Une bonne affaire donc pour la compagnie nationale des hydrocarbures qui se déploie davantage à l'étranger. D'ailleurs, son P-DG reconnaît avoir fait une opération extraordinaire. "Nous avons acquis la raffinerie d'Augusta à un prix extraordinaire, soit moins d'un milliard de dollars, sachant que le projet de raffinerie de Hassi-Messaoud devra coûter 3 à 4 milliards de dollars", a déclaré en effet M. Ould Kaddour à la presse en marge de la signature d'un mémorandum d'entente entre Sonatrach et le groupe français Total portant sur un projet de pétrochimie. En outre, M. Ould Kaddour a précisé que suite à l'appel d'offres lancé en août 2017 par Esso Italiana (filiale du groupe américain ExxonMobil), "Sonatrach a pu arracher ce contrat de trois autres partenaires". Pour rappel, Sonatrach a signé, mercredi dernier à Rome, un accord avec Esso Italiana portant sur l'achat de la raffinerie d'Augusta (Sicile) et de trois (3) terminaux pétroliers situés à Augusta, Naples et Palerme ainsi que leurs systèmes d'oléoducs associés. Capable de traiter à la fois du Sahara Blend ainsi que du fuel résiduel issu de la raffinerie de Skikda, la raffinerie d'Augusta s'intégrera directement dans le système de raffinage de Sonatrach. Elle pourra également traiter directement des produits qui sont excédentaires en Algérie en vue de réimporter des produits aujourd'hui en déficit comme le gasoil et l'essence. La raffinerie est dotée d'une capacité de traitement de 10 millions de tonnes par an. Ce qui en ferait la deuxième raffinerie de Sonatrach, laquelle a également signé hier un mémorandum d'entente avec le groupe français Total pour la réalisation, le développement et l'exploitation d'un complexe de déshydrogénation du propane et de production du polypropylène (PDH-PP). Ce mémorandum prévoit la création d'une société mixte dédiée à ce projet. Ce complexe sera localisé à Arzew (Oran). Dans un communiqué rendu public hier, Total indique que "ce projet pétrochimique comprend une usine de déshydrogénation de propane (PDH) et une unité de production de polypropylène (PP) d'une capacité de 550 000 tonnes par an". Ce projet représente un investissement d'environ 1,4 milliard de dollars pour les deux partenaires (Sonatrach 51% - Total 49%) qui lanceront les études d'ingénierie cet été, sous réserve de l'approbation des autorités algériennes compétentes. Le groupe total rappelle également qu'il a démarré en mars 2018 la production du champ gazier de Timimoun où il détient 37,75% d'actifs et dont la capacité s'élève à 5 millions de mètres cubes de gaz par jour (environ 30 000 bep/j). Par ailleurs, ajoute le groupe, à travers l'acquisition de Maersk Oil, finalisée le 8 mars 2018, Total a obtenu une participation de 12,25% dans les champs pétroliers El-Merk, Hassi-Berkine et Ourhoud avec une capacité de production de 400 000 bep/j. En novembre 2017, Total a également annoncé le projet d'acquisition du portefeuille d'actifs amont de gaz naturel liquéfié (GNL) d'Engie. 4,6 millions de tonnes par an proviendront de contrats d'approvisionnement avec Sonatrach une fois la transaction clôturée. S. A. I.