Cette maladie touche les habitants des communes de Bouteldja, Lac des Oiseaux et El-Kala. L'APW d'El-Tarf a organisé en collaboration avec la direction de la santé et la société civile une journée d'étude portant sur les maladies du sang. Les intervenants venus des hôpitaux de Annaba, Alger et El-Tarf ont axé leurs interventions sur la drépanocytose une maladie qui touche un grand nombre de jeunes et d'adultes dans les wilayas de Annaba, Skikda et El-Tarf qui a atteint un seuil alarmant de 28,9%. Cette maladie a été identifiée par de nombreuses études sur le bassin méditerranéen, selon les différents orateurs. À El-Tarf, cette maladie touche les habitants des communes de Bouteldja, Lac des Oiseaux, El-Kala, et à un degré moindre les autres communes. Selon M. Khemis Abdi, un jeune cadre de la direction de la santé, le nombre des sujets atteints en moins de 5 ans est passé de 300 patients à 2868, selon les dernières statistiques. Toujours selon ce cadre, le facteur favorisant est la proximité de la mer et les mariages nombreux de consanguinité. Il a révélé qu'entre avril 2017 et avril 2018, 12 jeunes à la fleur de l'âge sont morts de cette pathologie. "La maladie est invalidante, des écoliers ont quitté les bancs de l'école, d'autres ont plusieurs absences dans l'année", a souligné M. Abdi. Par ailleurs, il a révélé que 57% des parents ou personnes atteintes n'ont pas une couverture sanitaire après le dernier assainissement opéré par la DAS. Puis le docteur Belhani Mériem du CHU de Beni Messous (Alger) a axé son intervention sur la prévention qui est, selon elle, le meilleur moyen de lutte et la sensibilisation des couples avant leur mariage. La maladie est redoutée par tous, car elle ne pardonne pas et les sujets n'ont qu'une espérance de vie entre 39 et 40 ans. Elle a aussi traité des études faites en 2006, publié, après 3 ans, une étude de prévalence et une autre de mutation en 2007 puis 2009/2010, faisant le point sur les anomalies de l'électrophorèse. Elle a ensuite longuement cité les symptômes de la maladie (anémie déformation osseuse etc.). Mme Belhani a dénoncé dans son réquisitoire le manque d'implication des administrations de la santé, le manque du sang, l'entêtement des couples en dépit des diagnostics qui font état que s'ils se marient, ils auront des enfants anormaux. Elle a aussi parlé des vaccinations coûteuses et des opérations des implants de la moelle épinière. Le docteur a souligné que la thalassémie est plus mortelle que la drépanocytose. Les hémoglobinopathies, thalassémies et drépanocytose qui sont des maladies héréditaires, auparavant uniquement dans le bassin méditerranéen, ont atteint actuellement le monde entier. La prise en charge est lourde aussi bien pour les parents que pour la santé. En tout état de cause, tous les orateurs ont insisté sur la prévention. Mme Jenouni de l'hôpital civil Pont-Blanc de Annaba a traité des moyens de lutte, de la couverture médicale et de la multiplication des centres de référence. À cette occasion, le directeur de wilaya de la santé a indiqué que le centre de Ben Mhidi sera opérationnel à partir du mois de juillet 2018. Le docteur N. Hamdani de l'hôpital Chadli-El-Hadi d'El-Tarf a traité des complications chroniques de la drépanocytose homozygote chez les patients. Les anomalies de l'hémoglobine, selon l'intervenant, ont été relevées dans le nord-est algérien plus particulièrement sur la bande frontalière algéro-tunisienne. Les syndromes drépanocytaires majeurs représentent 81% de 79% des cas de formes homozygotes. Cette pathologie constitue à un important problème de santé publique. Le docteur Boutarfaya de l'hôpital civil d'El-Kala a brossé un tableau sur les cas relevés dans le milieu scolaire. Intervenants, les présidents d'APW et le wali ont promis de s'impliquer avec tous les moyens pour lutter contre ces maladies qui mettent en danger une frange de la société. D'El-Tarf, les intervenants ont lancé un appel pressant pour venir en aide aux patients en injectant plus de moyens et en impliquant les médecins généralistes qui peuvent eux aussi prendre en charge les malades de la thalassémie et de la drépanocytose nécessitant des chélateurs du fer et des poches de sang importantes. Tahar BOUDJEMAA