Les précipitations enregistrées ces derniers mois à travers plusieurs régions du pays ont été bénéfiques pour l'agriculture. La bonne répartition de la pluviométrie durant toute la saison sera d'un apport considérable dans le rendement de la céréaliculture en Algérie. Tous les observateurs très au fait du secteur agricole s'accordent à dire que le pays tient entre ses mains, cette année, une bonne campagne céréalière. Les pluies des mois d'avril et mai sont importantes pour le grossissement du grain, synonymes d'un bon rendement, estime M. Omar Zeghouane, directeur général de l'Institut technique des grandes cultures (Itgc). Si les différents départements relevant du ministère ne veulent pas s'avancer sur les prévisions en termes de statistiques, l'on parle néanmoins d'une récolte record qui dépassera de loin celles réalisées pendant les années précédentes. Il est fort probable que la production des céréales dépasse les 50 millions de quintaux (q) en 2017-2018. Elle n'était que 34 millions de q en 2016-2017. Cette performance escomptée est liée aussi à l'élargissement de la superficie des terres irriguées afin d'augmenter la récolte. Cette surface est élargie à court terme de 200 000 à 600 000 hectares (ha) sur une superficie globale de 3,5 millions ha réservée à la culture des céréales en Algérie. L'Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic) a recensé quelques 500 sites prêts pour la récolte. Il a également mobilisé tous les moyens nécessaires pour le transport et le stockage de la production. Le réseau de transport est composé de plus de 1 000 camions mis à la disposition des paysans, à travers les coopératives et les unions spécialisées dans ce créneau d'activité. Cela dit, même si leur bienfait est confirmé, ces pluies peuvent causer, néanmoins, des dégâts sur la croissance de ces plantes, avoue M. Zeghouane. Leur poids risque de fléchir les tiges qui ont tendance à se coucher. Si la tige arrive à se redresser lors des périodes sèches (soleil), indique-t-il, elle pourra reprendre le processus de son accroissement. Le rendement peut être également réduit par les mauvaises herbes et des maladies cryptogamiques (champignons) qui se développent à cause de ces pluies. L'Algérie a, faut-il le souligner, semé 3,4 millions d'hectares. La campagne en a réservé 1,5 million au blé dur, 1,2 million pour l'orge alors que 600 000 ha sont destinés au blé tendre. C'est une année à blé dur et aux légumineuses alimentaires aussi, dont le pois-chiches et les lentilles. "L'on s'est engagé pour ne plus importer de lentilles dès 2019 et 2020. Puis ce sera au tour des pois-chiches de suivre la même tendance", promet M. Zeghouane. L'OAIC table d'ici à deux ans sur une autosuffisance à hauteur de 90% en blé dur et de 100% en orge. Pour rappel, la facture d'importation des céréales (blé dur, tendre...) a été de 2,77 milliards de dollars en 2017 contre 2,81 milliards de dollars en 2016. B. K.