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À cœur ouvert : les caméras cachées de ce ramadhan
#EspacesLibres

Femmes algériennes se déchaussant pour frapper des étrangers, ou encore se disputant avec leurs conjoints sur un plateau entouré de téléspectateurs ajoutant à cela des joueurs perdant leur sang-froid, le tout diffusé sur les différentes chaines de la télévision algérienne ; tel est le iftar familial « idéal » des algériens.
Un ftour parsemé de violence, d'insolence, d'injures masquées par des « bip », il y a de quoi nous couper l'appétit.
Des caméras cachées incitant à la violence et à l'humiliation des invités, quel message veut-on communiquer ?
Un programme sans doute tendance en Algérie vu que les différentes chaines emploient le même procédé (ou presque) : des interviews dépourvues de sens, des invités, pour la plupart, méconnus des familles algériennes,des pièges privés de morale et des sujets bruts et incohérents.
Ajoutons à cela la réaction d'une enfant de 10 ans, les yeux rivés sur l'écran :
« Moi j'adore voir les messieurs se disputer, c'est très drôle !», dit Maria, 10 ans.
Que pouvons-nous tirer de ce commentaire ?

En raison de toutes les qualifications péjoratives que nous attribuons au programme de télévision de ce ramadhan, j'ai demandé des avis à mon entourage afin de savoir ce qu'ils en pensent (98% ont dit NON à cette télé) et ce qu'ils auraient aimé regarder cette année en compagnie de leur famille. Voici deux témoignages expressifs :

« Je voudrai tout particulièrement parler des caméras cachées. En ramadhan, nous dînons et passons la soirée en famille, et puis on se retrouve face à des propos déplacés, des scènes de violence... Je ne vous cache pas que Salah Aougrout nous manque beaucoup, on est habitués à le voir chaque ramadhan, ainsi que Beyouna dans Ness Mlah city, sans oublier DjemaiFamily et Achour 10, nous ressentons une certaine nostalgie en voyant cet écart. », témoigne Anis, 21 ans.

« Parfois, lorsque nous sommes attablées avec les enfants et qu'il y a des scènes de disputes ou de violence accompagnées de mots vulgaires, cela me met mal à l'aise je demande alors à mon mari de changer de chaines, nous passons notre temps à zapper à la recherche de quelque chose de plus sain et de plus éducatif voire de plus drôle, c'est triste ! Nous aurions aimé voir les petits sketchs des années précédentes, des petits court métrages éducatifs et familiaux... » Lila, 48 ans.

Entre nostalgie, dégoût, et gêne, nous aurions préféré regarder autre chose que des caméras cachées revisitées, car oui, à la base, elles n'étaient que innocentes et drôles, ou un film made in bladi by bladi à la place de Game of thrones à l'algérienne.
Alors je dis :
OUI à des courts-métrage nous changeant un peu de notre routine, tel que les histoires d'un voyageur de Yassine Slimane.
OUI à Ness Mlah City 2018 !
OUI à la suite de Achour 10 représentant la réalité de notre société, et qui a connu un succès phénoménal.
OUI àdes caméras cachées version expériences sociales mettant en exergue la sympathie, la solidarité et l'amour qu'ont les algériens les uns envers les autres comme l'a adopté cette année une des chaines de la télévision algérienne.
Et puis, je dis :
NON à l'humiliation !
NON aux injures !
Mellyssia LAZIB
(Partenariat Réd-DIG-"Liberté" (#RDL)/Alumni (HEC) )


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