Plus grand pays du continent africain, du monde arabe et du bassin méditerranéen, disposant d'un patrimoine naturel riche et diversifié et regorgeant de richesses historiques et archéologiques, l'Algérie, un pays qui ne manque pas d'atouts pour attirer des touristes des quatre coins du monde, un pays aussi, où une politique de tourisme est presque inexistante. Le tourisme nécessite une stratégie à long terme L'Algérie avec 1600 kilomètres de cote, des ruines romaines, le plus beau musé à ciel ouvert, des villes impériales et des lieux chargés d'histoire, n'a rien à envier à ses voisins de l'est et de l'ouest qui, n'étant pas dotés de ressources importantes, sont pourtant aujourd'hui, toutes deux parmi les meilleures destinations touristiques africaines, laissant l'Algérie dans un isolement international et un retard difficilement rattrapable. En effet, le tourisme ne se fait pas en ordre dispersé, ça se construit et se bâtit dans une vision à long terme. Contrairement à l'état algérien qui en 1980, a délaissé le tourisme international suite à une décision du comité central du FLN, le président tunisien, lui, au lendemain de l'indépendance (1956), conscient que son pays ne dispose pas des atouts de ses voisins, a pris la décision de se lancer dans l'industrie du tourisme, la favoriser et lui accorder un soin très attentif, faisant de la Tunisie l'une des destinations méditerranéennes prisées des touristes étrangers. Quant au Maroc qui, a compris que faire du tourisme était de créer de la richesse, est aujourd'hui l'une des destinations touristique de prédilection de la rive de la Méditerranée. Le tourisme est avant tout un choix stratégique qui s'inscrit dans la prospective (20 ans en moyenne). Dans son état actuel, le tourisme en Algérie avec le nombre d'handicaps dont il en souffre, ne peut être redynamisé à court terme. La naissance de quelques hôtels et d'agences de tourisme un peu partout dans le pays est certes un petit pas vers l'avant, mais n'aide point à faire ressortir ce secteur de sa régression ni à le développer. Il faudrait doter le pays d'infrastructures sur plusieurs plans, citons-en l'accueil, le transport, la sécurité, les loisirs... Investir dans la pierre reste encore insuffisant, car la qualité des ressources humaines est une problématique récurrente et importante, d'où la nécessité d'orienter la nouvelle génération vers ce secteur créateur d'emplois et de les former, seulement, sur le territoire national, les écoles de formation en tourisme et en hôtellerie sont à peine une dizaine. Enfin, si un jour l'Algérie souhaite occuper une place confortable concernant le tourisme à l'échelle continental, voire juste maghrébin, le pays devra travailler sur son marketing touristique qui, aujourd'hui, est le maillon faible de la destination Algérie. La communication joue un rôle prépondérant dans la vente du produit touristique algérien avec toute sa multitude. Le tourisme étant impacté par l'évolution numérique, le pays se voit dans la nécessité de moderniser ses outils de promotion et de communication, voire le « E-tourisme », le « M-tourisme » et le « Tourisme social ». C'est une industrie motrice qui, face à l'ampleur de cette tache, interpelle toutes les institutions, publiques et privées, jusqu'au citoyen et implique d'autres secteurs. Le tourisme est une culture, l'Algérie en a perdu la sienne En abandonnant le tourisme étranger en Algérie, le comité central du FLN avait pour objectif de développer le tourisme interne et de favoriser l'émergence vers la destination locale, une tentative qui, clairement n'a pas produit de résultats probants voyant l'augmentation du rythme des demandes sur les destinations extérieurs et la dynamique de voyage à l'étranger que vit le pays chaque année. Néanmoins, ce n'est pas sans raison que les algériens préfèrent passer leurs vacances à l'étranger que de partir à la découverte de leur pays. En effet, le manque flagrant d'infrastructures d'accueil, les prix exorbitants, le manque d'hygiène, de propreté, d'hospitalité et de services de qualité y jouent un grand rôle dans l'affaire. Dans un pays où la demande excède l'offre, tel l'Algérie, les opérateurs hôteliers qui se trouvent en situation de monopole sur un segment de marché, peuvent se permettre de fixer des prix plafonnés sans pour autant offrir une prestation de qualité. L'accueil, quant à lui, représente un obstacle freinant le développement du tourisme, il serait donc essentiel d'intervenir sur les mentalités des algériens, un peuple qui a subi les aléas du colonialisme pendant plus d'un siècle et n'est pas prêt à servir les étrangers à nouveau, ce qui explique d'ailleurs, le refus de toute action en faveur du tourisme. En somme, en l'absence d'une réelle volonté politique, de stratégies ambitieuses et d'une implication de l'état jusqu'aux citoyens, le don divin dont l'Algérie est bénie avec ne suffit pas pour assurer le succès de l'industrie du tourisme, de loin de redynamiser l'économie du pays. Sabrina AID Partenariat Réd-DIG-"Liberté" (#RDL)/Alumni (HEC)