Le gouvernement conservateur autrichien a lancé hier une spectaculaire offensive contre l'islam politique qui devrait conduire à l'expulsion de dizaines d'imams et la fermeture de sept mosquées financées par la Turquie. L'annonce a été faite par le chancelier Sebastian Kurz dans la foulée d'un scandale suscité par la reconstitution, dans une des principales mosquées de Vienne, affiliée à la communauté turque, d'une bataille emblématique de l'histoire ottomane jouée par des enfants habillés en soldats. "Des sociétés parallèles, l'islam politique et la radicalisation n'ont pas leur place dans notre pays", a assuré le Chef du gouvernement autrichien lors d'une conférence de presse. "Le cercle de personnes qui pourraient être affectées par ces mesures comprend environ 60 imams", a précisé le ministre de l'Intérieur Herbert Kickl. Leurs familles sont également concernées et 150 personnes au total pourraient perdre leur droit de résidence en Autriche, a-t-il indiqué. Dans certains cas, le processus d'expulsion d'imams liés à l'Atib a d'ores et déjà commencé, a déclaré Herbert Kickl, membre du parti d'extrême droite FPÖ qui fait partie de la coalition formée en décembre avec les conservateurs. Réagissant à cette annonce autrichienne, la Turquie a dénoncé hier comme une mesure "islamophobe" et "raciste". "La fermeture par l'Autriche de sept mosquées et l'expulsion d'imams est le résultat de la vague populiste, islamophobe, raciste et discriminatoire dans ce pays", a réagi sur Twitter Ibrahim Kalin, porte-parole du président Recep Tayyip Erdogan. R. I./Agences