Deux d'entre eux ont écopé de six mois de prison avec sursis, d'autres de trois mois de prison avec sursis, alors que les prévenus absents au procès ont été condamnés par contumace à six mois de prison ferme. Le verdict est tombé dans le procès des 27 Ahmadis, poursuivis à Akbou pour les chefs d'inculpation d'offense à l'islam, de création d'association sans agrément et de collecte de fonds sans autorisation. Le tribunal a prononcé l'acquittement au profit de l'ensemble des femmes poursuivies dans cette affaire. Quant à ceux qui sont considérés comme les "responsables de la communauté", à savoir MM. Amssis et Idjaâd, ils ont écopé de six mois de prison avec sursis. Le reste des prévenus écope de trois mois de prison avec sursis. Cependant, les prévenus absents au procès, qui sont deux dont une femme — ils se trouveraient à l'étranger, selon des sources proches du dossier — sont condamnés par contumace à six mois de prison ferme, a indiqué la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (Laddh). Tout en saluant l'engagement du collectif des avocats et la mobilisation des défenseurs des droits humains et des médias, la Laddh déplore "le principe de la condamnation sur la base de poursuites à l'encontre de ‘citoyen(nes) algérien(ne)s)' pour le seul fait de pratiquer un culte ou du fait de leurs opinions". La raison, c'est qu'ils sont en contradiction avec les garanties pourtant consacrées par la Constitution et le pacte international relatif aux droits civils et politiques, ratifié par l'Algérie, a rappelé avec insistance le vice-président de la Laddh, Saïd Salhi. Pour rappel, les prévenus, des hommes et des femmes, sont originaires de plusieurs localités de la wilaya de Béjaïa, en l'occurrence Kherrata, M'cisna, Seddouk et Chemini. Ils ont été interpellés le 10 mars 2017 chez eux et poursuivis pour les chefs d'inculpation d'atteinte aux préceptes de l'islam, article 144 bis 2 du code pénal, création d'association sans agrément, article 46 de la loi 12-06 relative aux associations et, enfin, collecte sans autorisation de fonds, article 8 de la loi sur la collecte de fonds. Par "offense à l'Islam", a indiqué M. Salhi, "ils entendent déviation confessionnelle". Mais leur seul tort est d'être des "Ahmadis, Algérien(ne)s) et musulman(ne)s) de confession non malékite, déclaré seul ‘référent confessionnel' des Algérien(ne)s)". La Laddh, qui a suivi cette affaire dès le début à travers ses avocats, Me Iken Sofiane et Me Belamri Yasser — lesquels ont été rejoints par Me Hamaïdi et Me Debouz —, a eu à plaider pour la libération des prévenus et l'abandon de l'ensemble des poursuites car jugés en contradiction avec les libertés de culte et de conscience, consacrées par la Constitution et le pacte international relatif aux droits civils et politiques, ratifié par l'Algérie. Durant leur comparution en première instance, l'ensemble des prévenus avaient été mis en liberté provisoire en attendant l'issue du procès, qui s'est ouvert hier. Il y a lieu de signaler le nombre des Ahmadis en Algérie s'élève à environ 2 000. Bien que minoritaires, ils suscitent la méfiance des autorités religieuses notamment. Raison pour laquelle ils évitent de se faire remarquer en se réunissant clandestinement. Ils ne disposent d'ailleurs ni de mosquée ni de lieu de prière officiel. La laïcité est pour les Ahmadis une valeur fondamentale. M. Ouyougoute