Les délégués du Camra avaient annoncé, la veille de l'Aïd, leur retour aux urgences, comme preuve de bonne foi dans l'espoir d'en finir avec ce conflit. Le dossier des médecins résidents semble être toujours considéré comme une priorité pour le ministre de la Santé, le Pr Mokhtar Hasbellaoui, qui promet des solutions défintives quant aux problèmes posées par les grévistes. "Le ministère n'a jamais tourné le dos aux doléances des résidents. Nous avons toujours répondu favorablement aux appels de dialogue de l'ensemble des professionnels de la santé, pas uniquement des résidents en sciences médicales. Depuis mon arrivée au département de la Santé, j'ai toujours privilégié la voie du dialogue, et rien d'autre", nous a confié, hier, le Pr Mokhtar Hasbellaoui, ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière. C'est dire que les appels au dialogue lancés par le Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra) ont été entendus. Leurs demandes d'audience formulées sont bel et bien parvenues au département de la Santé. Qu'est-ce qui bloque alors la reprise des négociations entre les deux parties en conflit depuis maintenant sept mois ? Le ministre rappellera, sans détour, que le dialogue n'a aucune raison d'être relancé avant la suspension du mouvement de débrayage par les résidents. "Je tiens à apporter une nouvelle fois la précision suivante aux résidents qui sont aussi mes élèves en tant que professeur. Nous avons suggéré aux résidents de reprendre leur activité hospitalière avant de revenir à la table des négociations. Les médecins grévistes doivent d'abord arrêter la grève. Je précise qu'il ne s'agit pas de reprendre uniquement les gardes de nuit et durant les week-ends, mais de renouer avec l'activité hospitalière habituelle. Autrement dit, Je ne les recevrai pas tant qu'ils seront en grève", précisera-t-il encore. Les propos de Hasbellaoui battent en brèche l'opinion des résidents qui ont lâché du lest la semaine passée en décidant de reprendre les gardes dans les urgences avant de se rétracter. En effet, les délégués du Camra avaient annoncé, la veille de l'Aïd, leur retour aux urgences, comme preuve de bonne foi dans l'espoir d'en finir honorablement avec ce conflit qui reste unique dans les annales de la santé. Les futurs spécialistes reprennent le lendemain le boycott des gardes, suite à la campagne d'intimidation menée par le ministère de l'Enseignement supérieur. Cependant, la "concession" faite par les résidents ne semble pas suffire pour être invités à de nouveaux rounds de négociations. À en croire le Pr Hasbellaoui, les résidents sont invités, au préalable, à reprendre l'activité hospitalière et les gardes. "La balle est dans le camp des résidents. Ils reprennent juste l'activité hospitalière et sont les bienvenus pour formaliser l'ensemble des solutions proposées", soutiendra encore le ministre. Quant aux motivations qui sont à l'origine des décisions d'exclusion prises à l'encontre d'un nombre de résidents la veille de l'Aïd, le Pr Hasbellaoui se lave les mains de la campagne d'intimidation et d'exclusion des grévistes, du moment que de telles mesures ne sont pas prononcées par l'administration sanitaire. "Les exclusions sont prononcées par les comités scientifiques pédagogiques, qui sont placés sous la tutelle du ministère de l'Enseignement supérieur". Ces mesures extrêmes qualifiées d'"iniques" par les résidents viennent envenimer ce conflit, puisque ces derniers ont de nouveau durci leur mouvement, après l'avoir tempéré avant l'Aïd. D'ailleurs, le spectre du boycott de la nouvelle session de l'examen du DEMS plane de nouveau. Les Demsistes n'excluent pas de boycotter l'examen de fin de cursus prévu du 1er au 19 juillet. Les Demsistes spécialité orthopédie ont voté pour le boycotter lors de la nouvelle session programmée par le ministre de l'Enseignement supérieur. Hanafi H.