Plus de 45 000 demandeurs d'asile et migrants ont atteint les côtes européennes après avoir traversé la mer Méditerranée au cours des six premiers mois de cette année. L'Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a appelé, dans la nuit de vendredi à hier, au renforcement des opérations de recherche et de sauvetage des migrants en Méditerranée, après la série des naufrages de ces derniers jours et dont étaient victimes plus d'un millier de personnes. Selon le HCR, ces chiffres constituent une forte baisse par rapport aux années précédentes, surtout lors des pics des arrivées relevées au premier semestre 2016. Les arrivées observées au premier semestre de 2018 sont cinq fois moins élevées et constituent un retour aux moyennes d'avant 2014. En dépit de cette diminution du flux de migrants, le HCR reste préoccupé par le fait que des hommes, des femmes et des enfants continuent de mourir en mer et "en nombre proportionnellement plus important". "Jusqu'ici, la triste étape des morts et des disparus a atteint plus de 1000 personnes pour la cinquième année consécutive, malgré la baisse du nombre de personnes qui se rendent en Europe", a déclaré Charlie Yaxley, porte-parole du HCR à Genève. Le HCR rappelle que les ONG jouent un rôle essentiel dans le sauvetage des personnes en détresse, en effectuant environ 40% des opérations de janvier à avril de cette année pour les personnes débarquées en Italie – notamment pour les personnes sauvées d'abord par des bateaux militaires et commerciaux. "Alors que nous entrons dans la haute saison pour les tentatives de traversée de la mer, sauver des vies doit être la principale priorité", fait remarquer le porte-parole du HCR. Pour l'Agence des Nations unies pour les réfugiés, toute réduction des opérations de recherche et de sauvetage entraînera très certainement d'autres pertes de vies inutiles, "car des passeurs sans scrupules, peu soucieux de la vie humaine, continuent d'organiser des traversées maritimes en utilisant des navires fragiles, surchargés et peu navigables". Dans ces conditions, le HCR estime que tout navire ayant la capacité d'assister les opérations de recherche et de sauvetage devrait être autorisé à venir en aide aux personnes dans le besoin et à débarquer au port sûr le plus proche. "Si les navires se voient refuser l'autorisation de débarquer, les capitaines peuvent retarder la réponse aux appels de détresse", a mis en garde M. Yaxley. "Avec autant de vies en jeu, nous réitérons l'importance absolue de répondre à la détresse des personnes en mer qui cadre avec les obligations découlant du droit de la mer", insiste-t-il. L'Agence des Nations unies pour les réfugiés réitère l'appel qu'elle a lancé conjointement avec l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), ces dernières semaines, "pour une approche régionale collaborative permettant d'améliorer la prévisibilité et la gestion du débarquement des personnes secourues en mer". R. I./Agences