L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a légèrement revu en hausse, hier, sa prévision de croissance de la demande mondiale de pétrole pour 2017. L'AIE table sur une progression de la demande de 1,6 million de barils par jour (mbj) pour atteindre 97,7 mbj en 2017, soit 0,1 mbj de plus que lors de la précédente estimation en août, selon son rapport mensuel sur le marché du pétrole. La croissance de la demande pétrolière pour 2018 devrait ralentir à 1,4 mbj pour atteindre 99,1 mbj (soit 0,1 mbj de plus que lors de la précédente publication), a indiqué l'Agence. La demande de la part des pays développés de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a été «très forte», explique l'Agence qui attribue cette hausse au rebond de l'activité économique dans ces pays et du commerce mondial, ainsi que de la faiblesse des cours du pétrole. «La croissance mondiale (de la demande) devrait ralentir au troisième trimestre en raison de l'impact des ouragans sur la demande américaine de pétrole avant de rebondir au quatrième trimestre», prévoit-elle. L'AIE note, par ailleurs, que la production mondiale a reculé en août et pour la première fois depuis avril. Les pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), liés avec d'autres pays partenaires par un accord de limitation de leur production, ont effectivement réduit celle-ci le mois dernier. Mais la production mondiale a aussi été affectée par d'autres événements, comme l'ouragan Harvey. «Compte tenu des récentes prises de position des investisseurs, les attentes portent sur un resserrement des marchés et une hausse des cours, bien que très modeste», note l'AIE. Il convient de rappeler que l'Opep a relevé, elle aussi, sa prévision de la demande pour son pétrole en 2018 et a fait état de signes montrant que l'accord d'encadrement de la production contribuait à réduire une offre excédentaire qui pèse sur les prix. Dans son rapport mensuel publié mardi, l'OPEP estime que la demande mondiale pour son pétrole atteindra 32,83 millions de barils par jour (bpj) l'an prochain, soit 410 000 de plus que sa précédente prévision. L'Opep relève également une baisse des stocks et indique que la hausse des prix du brent de la mer du Nord à livraison immédiate, donnant une prime sur les échéances plus lointaines, fait espérer que le rééquilibrage tant attendu du marché est en cours. «Ceci est dû à l'accélération de la demande pour les barils à livraison immédiate et on a de plus en plus le sentiment que le marché sera rééquilibré l'année prochaine, avec une importante réduction des stocks de brut et de produits distillés», souligne l'Opep dans son rapport. L'Organisation et des pays producteurs non membres du cartel ont prorogé de neuf mois, jusqu'à fin mars 2018, l'accord de réduction de la production en vigueur depuis le début de l'année. Ils envisagent aujourd'hui une nouvelle extension pour au moins trois mois.