Malgré une hausse de la production OPEP, y compris de la part de l'Arabie Saoudite, confirmée par le rapport mensuel de l'Organisation publié jeudi, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) table sur un rééquilibrage du marché en 2017. L'AIE a ainsi légèrement revu à la hausse, hier, sa prévision de croissance de la demande mondiale de pétrole pour 2017, après un solide deuxième trimestre, estimant dans son rapport mensuel que la demande de pétrole sera plus importante que prévu cette année, tout en pointant du doigt une faible résolution de l'OPEP à limiter sa production. L'AIE, proche des pays consommateurs, anticipe une progression de la demande de 1,5 million de barils par jour (mbj) pour atteindre 97,6 mbj en 2017, soit 0,1 mbj de plus que lors de la précédente estimation en juillet. La demande a été solide, selon l'AIE, au deuxième trimestre, comme le révèlent les chiffres préliminaires. En outre, pour 2018, la croissance devrait légèrement ralentir à 1,4 mbj — inchangée par rapport au mois dernier — pour atteindre 99 mbj. Les chiffres de référence ont été révisés par rapport à la précédente publication, l'AIE disposant de nouvelles données sur les années passées. «Les producteurs devraient être encouragés par la demande qui progresse sur un an plus vite que ce qui avait été estimé initialement», souligne l'agence, qui regroupe 29 pays développés également membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). «Le marché se rééquilibre», note-t-elle, alors qu'une offre supérieure à la demande a entraîné une chute des cours du pétrole il y a trois ans. Les prix de l'or noir se sont peu ou prou stabilisés autour de 50 dollars le baril récemment. L'AIE critique, cependant, certains pays producteurs qui ne tiennent pas leurs promesses de réduction de la production. «Il y aurait plus de confiance dans la pérennité du rééquilibrage du marché, si certains producteurs participant aux accords de production ne montraient pas... des signes d'affaiblissement de leur résolution», note-elle. Jeudi, l'OPEP a confirmé ce que craignaient les investisseurs depuis plusieurs mois, à savoir une nouvelle augmentation de sa production. Selon le rapport mensuel de l'OPEP, la production de brut des 14 membres de l'Organisation a atteint 32,87 millions de barils par jour (mbj) en juillet après 32,69 mbj en juin, selon une estimation de sources secondaires. «La production de pétrole brut a augmenté principalement en Libye, au Nigeria et en Arabie Saoudite», a noté l'OPEP dans son rapport. «L'Arabie Saoudite, figure de proue de l'OPEP, a dépassé son objectif d'une production de 10,058 millions de barils par jour pour la première fois en juillet», ont noté les analystes. Il est à rappeler que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et d'autres pays partenaires, dont la Russie, ont décidé fin 2016 de réduire leurs extractions jusqu'en mars 2018 pour limiter l'offre sur le marché mondial et tenter de redresser les prix du baril. Ces pays se sont encore réunis en début de semaine pour une rencontre technique à Abu Dhabi, au cours de laquelle ils ont une nouvelle fois promis de respecter les réductions de leur production. Pour les pays de l'OPEP, le taux de conformité à ces exigences a chuté à 75% en juillet, après 77% en juin, selon l'AIE. Pour les pays hors OPEP ce taux est à seulement 67%.