Le Front de libération nationale (FLN) n'évolue pas en toute sérénité. Latentes depuis plusieurs mois, les querelles organiques éclatent au grand jour, dans le sillage des structurations des cellules de base du parti. Un projet organique que le secrétaire général du parti, Djamel Ould Abbes, a décidé de mener parallèlement au grand chantier qu'il a promis de finaliser à court terme, à savoir la rédaction du bilan des quatre mandats du président Bouteflika. Un chantier qui, bizarrement, ne bénéficie plus de la même publicité qu'auparavant. À tel point que certains observateurs se demandent ce qui a bien pu advenir pour que le FLN tempère ainsi ses ardeurs politiques. Les guerres intestines se manifestent avec plus de bruit au niveau des kasmas et des mouhafadhas, mais aussi au niveau des assemblées élues. À l'exemple de ce que vit comme agitation ces derniers jours l'Assemblée populaire communale (APC) de Kadiria, à 33 kilomètres à l'ouest de Bouira. Cette APC, dirigée par le FLN, est au bord de l'implosion. Le P/APC, d'obédience FLN, est entré en conflit ouvert avec des élus de son propre camp, ce qui occasionne une paralysie partielle de cette assemblée, et ce, depuis plusieurs semaines déjà. L'objet du litige : une fronde menée par ses adjoints, notamment en ce qui concerne sa gestion des affaires de la commune, qu'ils dénoncent comme étant unilatérale. Ainsi, dans une déclaration rendue publique, cinq élus de l'ex-parti unique, dont quatre de ses adjoints, interpellent le P/APC sur sa gestion et lui reprochent de se "venger" sur l'un de leurs camarades qui, selon les rédacteurs de ladite déclaration, a eu "l'outrecuidance" de s'interroger sur des largesses accordées à certains employés. Dans le doucement remis à Liberté, les signataires indiquent que le P/APC de Kadiria ne respecte pas l'article 20 du code communal, lequel stipule que toute décision de l'assemblée communale doit être prise de manière concertée et collégiale. "Le P/APC gère les affaires de la commune comme un bien personnel et ne prend compte ni de l'avis de ses adjoints ni de celui de sa majorité. Il fait montre d'une gestion unilatérale", est-il mentionné. Un peu plus loin, les requérants notent l'"absentéisme chronique" de leur édile, notamment lors des réunions traitant des projets de développement ; ce qui engendre, selon eux, des dysfonctionnements et des perturbations dans le suivi et la concrétisation desdits projets. Plus grave encore, les membres de l'exécutif communal de Kadiria reprochent, dans leur déclaration aux relents de motion de défiance, au P/APC de "marginaliser" certaines localités de Kadiria au profit d'autres. Face à ces attaques, ce dernier évoque des "tentatives de déstabilisation" et une "campagne acharnée" contre sa personne. "Mes concitoyens sont assez lucides pour ne pas tomber dans le panneau de ces personnes qui cherchent à me nuire et à salir mon honneur", s'est-il contenté de déclarer. Devant cette "guéguerre" fratricide, les élus du RND, menés par l'ancien maire de Kadiria, sont, pour ainsi dire, en embuscade. Pour eux, l'estocade portée par les élus de la majorité constitue du pain bénit en vue d'une motion de défiance qui serait, selon nos informations, déjà en préparation. À titre de rappel, ces mêmes élus frondeurs avaient déjà boycotté la réunion du 11 juillet dernier, ce qui a eu pour effet de retarder l'exécution de certains projets vitaux pour cette commune. RAMDANE B.