Certaines APC de la wilaya vivent au centre de tensions qui risquent de générer des blocages dont les retombées seront incommensurables. De l'APC d'Ath Zmenzer en passant par celles d'Aït Yahia Moussa et d'Aït Yahia, dans la région de Aïn El Hammam, les tensions sont vives et s'exacerbent. Le plus souvent ce sont les président qui sont dans le collimateur des élus qui leur reprochent leur gestion unilatérale des affaires des collectivités. A l'Assemblée populaire communale d'Aït Yahia Moussa, commune relevant de la daïra de Draâ El Mizan, à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale du Djurdjura, la colère est à son comble. Et pour cause, les élus se sont frontalement opposés au P/APC dont ils dénoncent sans ambages une «gestion unilatérale des affaires de la commune». Dans une déclaration rendue publique par les élus, il est reproché à ce dernier sa gestion de l'opération solidarité Ramadhan. «Le premier responsable de la commune gère unilatéralement le couffin alimentaire, alors que sa gestion relève des prérogatives de la commission sociale, pourtant réhabilitée en janvier 2015 mais qui n'a pas, du moins jusque-là, siégé», est-il écrit noir sur blanc dans cette déclaration dans laquelle les rédacteurs demandent président de partir et de céder sa place. Plus loin, ils ajoutent que le même P/APC ne convoque l'assemblée que trois jours après le début du mois de carême, au moment où les autres P/APC ont terminé l'opération», tout en lui reprochant de vouloir leur «imputer l'échec de cette opération solidarité». Ils accusent le P/APC de s'occuper seulement des «activités secondaires», mettant au second plan les projets importants. Ils citent, pour ce faire, «l'abandon des projets de l'achèvement du nouveau siège de l'APC, des deux annexes administratives, le gaz dans les écoles primaires, l'amélioration urbaine ou encore la bibliothèque communale ainsi que la crèche qui restent fermées au public». Ils mettent même en avant leur inquiétude quant aux autorisations de programme et autres dotations budgétaires estimées à 20 milliards de centimes qui risquent d'être reversées au Trésor public si elles ne sont pas consommées». A Aït Yahia, dans la région d'Aïn el Hammam, l'Assemblée locale est aussi dans l'œil du cyclone. Le P/APC, issu des rangs du FLN, est dans une sorte d'isolement après le vote des élus d'une motion de défiance à son encontre il y a déjà deux mois. Faute de consensus et d'entente, les opérations nécessitant des délibérations de l'assemblée locale sont bloquées. C'est le cas de l'opération «Solidarité Ramadhan». Faute de délibération, le couffin destiné aux nécessiteux n'a pas été distribué. Sans cette délibération, les denrées ne peuvent être commandées au fournisseur. Là aussi, on reproche au premier magistrat de la commune d'avoir abandonné des projets importants. Face à cette situation, c'est le blocage qui plane sur l'APC d'Aït Yahia. Rejets en bloc Du rififi aussi à Ath Zmenzer, cette localité située à une dizaine de kilomètres au sud de la wilaya. Le P/APC se retrouve aussi désespérément seul. Les élus ont refusé de délibérer et de voter le budget supplémentaire lors d'une réunion de l'Assemblée convoquée par le président il y a quelques jours. Tous les points inscrits à l'ordre du jour ont été rejetés en bloc par les élus. Du coup, l'Assemblée s'installe dans une de crise qui ne dit pas son nom. Depuis son installation, cette Assemblée s'est retrouvée à plusieurs reprises dans des situations de crise, de bras de fer, de tension. En septembre 2013, soit moins d'une année après son installation, les élus FFS de cette APC avaient annoncé leur retrait de confiance au P/APC issu du RCD et dénoncé «la gestion archaïque et clientéliste des affaires de la commune par l'équipe dirigeante de l'APC, ainsi que le gaspillage de l'argent dans des travaux qui ne sont encadrés par aucune étude sérieuse». Le P/APC a été aussi accusé de «despotisme et de clientélisme, en marginalisant des élus et en menant une gestion unilatérale, catastrophique».