Ce plan d'ici à 2030 a pour objectif d'économiser 93 millions de tonnes équivalent pétrole. Le programme d'efficacité énergétique dans le secteur industriel avance lentement. Seuls 39% des fonds alloués par les pouvoirs publics dans ce cadre ont été consommés. Les 150 audits réalisés ne sont pas, pour la plupart, mis en œuvre. Pourtant, malgré le déficit de la technologie, les ingrédients pour mener à bien la transition énergétique existe en Algérie. Pour la seule année 2017, ce sont 5 milliards de dinars qui sont dégagés par l'Etat pour l'efficacité énergétique. Ce sont également 50 opérations d'aide à la décision et 50 autres d'aide à l'investissement au profit d'opérateurs industriels publics et privés. C'est là le constat fait par le directeur général de l'Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie (Aprue), Mohamed Salah Bouzriba, lors du séminaire organisé hier au siège du ministère de l'Energie. D'ailleurs, le séminaire d'hier avait pour principal objectif de sensibiliser les industriels sur la nécessité de s'approprier les outils et les instruments à même de leur permettre de gérer de manière efficiente l'utilisation de l'énergie. Il s'agissait aussi de leur expliquer les enjeux de l'efficacité énergétique et, enfin, les inciter à adhérer au programme d'efficacité énergétique mis en place par l'Aprue. Le séminaire qui s'est déroulé en présence du ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, et de l'ambassadeur des Pays-Bas, a rassemblé plus de 200 participants représentant des industriels publics et privés. Dans son allocution d'ouverture, le ministre, qui a parrainé l'événement, a indiqué que l'efficacité énergétique constitue l'une des principales bases de la transition énergétique. C'est pour cela qu'il faut la développer à grande échelle pour faire face à l'augmentation de la consommation. Il a ajouté qu'il est devenu nécessaire de réviser la loi relative à la maîtrise d'énergie pour qu'elle soit en phase avec nos préoccupations et faire avancer la transition énergétique. Le ministre a, par ailleurs, lancé un appel aux industriels pour participer aux projets proposés par l'Aprue. Dans sa présentation, Mohamed Salah Bouzriba a affirmé que la consommation nationale d'énergie a connu une croissance accrue, principalement due à l'amélioration du niveau de vie des citoyens, qui s'est traduite par l'augmentation du taux d'équipement. De même, la réalisation de plusieurs projets d'infrastructure d'utilité publique a contribué à cette croissance. L'efficacité énergétique s'impose comme une réponse appropriée à cette problématique. C'est pour cela que le programme d'efficacité énergétique à l'horizon 2030 s'intéresse à l'ensemble des secteurs de consommation qui ont un impact significatif sur la demande d'énergie. Il s'agit, selon lui, du bâtiment, du transport et de l'industrie. L'objectif du programme de l'efficacité énergétique consiste à réduire graduellement la consommation. Sa mise en œuvre générerait, d'ici à 2030, une économie d'énergie cumulée de l'ordre de 93 millions de tep, 200 millions de tonnes de CO2 évités et la création de 180 000 emplois. Ce programme consiste, principalement, en la réalisation des plusieurs actions avec notamment l'amélioration de l'isolation thermique des bâtiments, la généralisation de l'utilisation des lampes à basse consommation et la promotion du GPL/C et du GN/C. Outre toutes ces actions, le DG de l'Aprue a évoqué d'autres mécanismes à l'instar de la régulation de la politique des prix et la réglementation. Saïd Smati