"La situation est très inquiétante et il est de notre rôle, voire de notre devoir, de tirer la sonnette d'alarme et de sensibiliser les éleveurs pour éviter une catastrophe qui peut leur coûter cher." C'est ce que nous a déclaré le directeur de la Caisse régionale de mutualité agricole (CRMA) de Sétif, Djamel Kebaïli. Chiffres à l'appui, notre interlocuteur a tenu à préciser qu'au 30 juin de l'année en cours, seulement 75 éleveurs de la wilaya de Sétif, une région connue au niveau national pour l'élevage bovin, notamment des vaches laitières, ont procédé à l'assurance de leur cheptel dont, notamment, les bovins. Selon la même source, le nombre d'agriculteurs dans la wilaya de Sétif est estimé à plus de 36 000. Le nombre d'assurés est insignifiant, notamment chez les éleveurs. Les cadres de la CRMA indiquent, par ailleurs, l'absence de la culture d'assurance chez les agriculteurs. "Nos agriculteurs ne mesurent pas la gravité du fait de ne pas assurer leur cheptel. Si un malheur arrive, ils peuvent perdre tout le cheptel", nous dira le premier responsable de la CRMA. Et de renchérir : "Les facilitations octroyées pour l'assurance du cheptel sont inouïes et on ne peut plus accessibles. Les éleveurs n'ont qu'à prendre contact avec nos bureaux ouverts dans plus de 20 communes de la wilaya." Selon notre interlocuteur, en 2014, l'année qui a connu une grande épidémie de fièvre aphteuse au niveau national, plus de 475 éleveurs ont assuré leur cheptel à Sétif. Le montant des remboursements effectués a dépassé les 9 milliards dont pas moins de 4 milliards pour les éleveurs dont les génisses ont été atteintes de fièvre aphteuse. En effet, chaque tête contaminée est remboursée à hauteur de 350 000 DA dans les vingt jours qui suivent la déclaration auprès de l'assureur. "Nous avons simplifié les procédures, de la déclaration jusqu'à l'encaissement du chèque, l'assuré n'est pas obligé de se déplacer jusqu'au siège de la direction régionale. Nos bureaux locaux sont implantés aux quatre coins de la wilaya pour faciliter la tâche aux éleveurs", nous a expliqué M. Kebaïli. F. SENOUSSAOUI