Les éleveurs dont le cheptel a été affecté par la fièvre aphteuse avaient eu des garanties de la part de l'Etat pour une indemnisation et ce, depuis l'annonce de la propagation de cette maladie à travers les wilayas du pays. Ainsi, le P-DG de la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA), Cherif Benhabiles a préconisé, hier, de transformer la CNMA en "un guichet unique dans lequel l'agriculteur pourrait trouver tous les services dont il a besoin (assurances, crédits, sécurité sociale...)". Le P-DG de la CNMA a assuré que tous les éleveurs dont le bétail a été affecté par la fièvre aphteuse ont été indemnisés dans un délai de 20 jours maximum à compter de la date de dépôt de leurs dossiers à l'exception de certains assurés qui ont été appelés à compléter leurs dossiers. "Nous avons même procédé à des avances sur sinistres pour permettre aux éleveurs assurés de reprendre leurs activités", a-t-il fait savoir, ajoutant que "cette initiative a donné plus de crédibilité à la CNMA face à ses clients". Dans le même sens, la valeur de l'indemnisation est définie dans le contrat d'assurance par des critères incluant, entre autres, le prix du bovin déclaré par l'assuré et en fonction du degré du sinistre. "Seul l'expert est habilité à définir la valeur de l'indemnisation", a précisé M. Benhabiles, assurant qu'aucun cas de dossier frauduleux n'a été signalé jusqu'à présent. La CNMA a réalisé une progression conséquente du chiffre d'affaires de ses branches assurances avec une hausse de 22% en 2013 par rapport à 2012. Elle détient désormais une part de 81% dans le marché des assurances agricoles avec une évolution de 15% par rapport à l'exercice précédent. La CNMA dispose actuellement d'un réseau de 66 Caisses régionales (CRMA) et de 367 bureaux locaux répartis sur le territoire national, selon un bilan récent de cet établissement. Pour rappel, l'éleveur, dont le cheptel a été contaminé par cette maladie virale qui touche le bovin, bénéficie d'une indemnisation de 100% pour tout bovin atteint du virus de la fièvre aphteuse. 80% du prix réel du marché sont octroyés par le ministère et 20% le sont après abattage et vente de la viande. La Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) propose plusieurs produits dans le cadre de la couverture assurantielle pour aider les agriculteurs à éviter les pertes induites par les catastrophes naturelles ou des maladies. En langue des chiffres, M. Benhabiles a fait savoir que seulement 163 éleveurs bovins ont fait déclaration de sinistre après que leurs bétails eurent été touchés par l'épizootie de la fièvre aphteuse, précisant que les éleveurs assurés représentent entre 8 et 8,3% de l'ensemble des professionnels de la filière. Le montant des indemnisations relatives à ce sinistre s'élève à quelque 21 millions de dinars. "C'est un très faible taux par rapport aux potentialités existantes dans la branche", a observé M. Benhabiles qui explique cette situation par "un problème de confiance entre les professionnels et les assureurs de manière générale". En outre, poursuit-il, la faible adhésion du monde agricole et rural à l'assurance s'explique également par un déficit de communication et de sensibilisation de la part des assureurs mais aussi les tarifs élevés des primes d'assurance, en particulier celles liées à la couverture contre les calamités", selon le P-DG de la CNMA. Pour ce deuxième facteur, M. Benhabiles a relevé que l'offre actuelle en matière de couverture contre les calamités "n'est pas adaptée aux moyens financiers, parfois limités, des agriculteurs". Afin de remédier à cette situation, le patron de la CNMA a préconisé la mise en place par les pouvoirs publics de dispositifs économiques d'assurance contre les différents sinistres à commencer par les cultures stratégiques (pomme de terre, tomate, céréales) et les activités d'élevage. "L'assurance doit aussi être utilisée comme un instrument de gestion des risques et un moyen pour suppléer aux dispositifs étatiques de subvention pour sécuriser le revenu de l'agriculteur et contribuer à assurer la sécurité alimentaire du pays", a-t-il insisté. Il convient de déplorer l'absence d'une culture assurantielle chez les agriculteurs malgré la disponibilité de plusieurs produits affirmant que le ministère de l'Agriculture œuvre à développer ce secteur à travers une sensibilisation des agriculteurs et la mise en place de mécanismes économiques modernes. A propos des aides de l'Etat il est à noter qu'il y a actuellement une période de transition mais "il est possible que l'Etat réduise son aide au secteur à l'avenir car celui-ci doit parvenir à se prendre en charge à travers la production". Sur un autre sillage, M. Benhabiles a indiqué que la propagation récente en Algérie de la maladie de la fièvre aphteuse a confirmé "la nécessité d'inculquer la culture de la prévention et de la gestion des risques dans le milieu agricole et rural en Algérie".