94 autres véhicules de même type sont encore recherchés. La gendarmerie, qui a réalisé ce coup de filet, a annoncé aussi l'arrestation de 11 personnes. Faux et usage de faux et fausses déclarations sont les principaux chefs d'inculpation retenus contre 11 fonctionnaires du service des cartes grises de la daïra d'El- Harrach. Dans un point de presse, tenu hier au siège de l'unité de Oued Ouchayeh, le commandant de compagnie de la Gendarmerie nationale d'El-Harrach, le capitaine Ahmed Diaf, déclare de prime abord que l'enquête a duré 11 mois. C'est en juin 2004, en effet, que les éléments de la compagnie ont été alertés par un coup de fil anonyme sur l'existence d'un trafic important au niveau du service des cartes grises. Saisi, le procureur de la République territorialement compétent ordonne l'ouverture d'une enquête au sein de la structure citée. L'enquête préliminaire ne tarde pas à aiguiller les gendarmes vers la bonne direction, après avoir constaté les fausses déclarations émises par l'un des mis en cause. On parle de seulement trois dossiers de véhicules Mercedes enregistrés, ce qui pousse les enquêteurs à se rapprocher du Centre national des cartes grises de la wilaya d'Alger. Entre 2000 et 2004, ce centre indique que la daïra d'El-Harrach a enregistré près de 1 000 dossiers de type Mercedes haut de gamme. En tout, ce sont quelque 870 dossiers qui sont ciblés et compulsés, dont 108 suspectés de faux. Il s'avère que 61 dossiers sont falsifiés et 47 autres ne comportant aucun document officiel. Les recherches entamées permettent de saisir et de mettre en fourrière 14 véhicules Mercedes ML 4x4, alors que 94 autres demeurent activement recherchés, dont 6 par Interpol. Le capitaine Diaf expliquera que sur les 11 personnes arrêtées, 2 chefs de service (l'actuel et son prédécesseur qui est en prison depuis 2002) endossent le gros de la responsabilité. Quant à la méthode de falsification des documents, le conférencier ne manque pas de pointer le doigt en direction de certains responsables des administrations concernées par leur complicité. Cette dernière s'étend jusqu'aux services des douanes. “Sinon, comment expliquer que des trafiquants puissent avoir possession du carnet relatif aux enchères, appelé 846”, confie-t-il. Il attire l'attention des propriétaires de licences d'importation de véhicules que certains trafiquants les rachètent en faisant falsifier la puissance du véhicule. C'est le cas des Mercedes ML (18 CV) qui sont déclarées au tiers de leur puissance (6 CV). Une fois acquis, ces véhicules coûtant plus de 1 milliard au bas mot sont revendus entre 300 et 400 millions de centimes. La daïra d'El-Harrach n'est certainement pas la seule à receler ce genre de trafiquants. Les 11 personnes impliquées ont été présentées, hier, devant le procureur de la République pour faux et usage de faux, crimes punis par les articles 214, 215 et 216 du code pénal. ALI FARÈS