L'ancien et l'actuel chef de service carte grise à la circonscription administrative d'El Harrach et 9 fonctionnaires du même service ont été présentés, hier, devant le procureur de la République près le tribunal d'El Harrach pour les chefs d'inculpation de faux et usage de faux et falsification de documents officiels et publics. Au cours de la conférence de presse organisée au siège de la compagnie de gendarmerie d'El Harrach, le capitaine Ahmed Drif, commandant de la compagnie, a expliqué que cette enquête a été déclenchée suite à un coup de fil anonyme d'un citoyen faisant état de l'existence d'un important trafic de cartes grises à la daïra d'El Harrach, principalement les véhicules haut de gamme de marque Mercedes introduits en Algérie entre 2000 et 2005. « Nous avons immédiatement, après accord du procureur de la République près le tribunal d'El Harrach, lancé notre enquête », affirme notre interlocuteur qui ajoute qu'après 11 mois d'investigation et de recherches - l'enquête a débuté en juin 2004 -, 108 dossiers de véhicules Mercedes sur un total traité de 850 se sont avérés faux. Ces véhicules possédaient, selon le chef de compagnie, des cartes grises authentiques et étaient même enregistrés au fichier informatique de la daïra. « C'est après avoir consulté les fichiers informatiques de la wilaya d'Alger et ceux du CNIS que nous avons découvert le pot aux roses », certifie M. Drif. 61 dossiers sur les 108 comportaient de faux documents (déclaration des douanes, résidence, etc.) tandis que les 47 autres ne disposaient d'aucun document. « On n'a même pas trouvé un extrait de naissance. » Tout en refusant de parler de corruption « sans des preuves tangibles et la main dans le sac », le conférencier ajoute que dans le circuit des falsifications et trafics « rien n'est gratuit ». Par ailleurs, l'orateur a déclaré que sur un total de 108 véhicules de marque Mercedes, seuls 14 ont pu être récupérés et mis en fourrière. « Nous avons lancé des avis de recherche sur l'ensembles des 94 autres Mercedes qui restent d'autant plus que 9 sont recherchés par Interpol. » 275 véhicules saisis en 2005 Pour les quatre premiers mois de l'année en cours, les unités de la Gendarmerie nationale ont saisi plus de véhicules que durant toute la période de l'année 2004. C'est ainsi que 275 véhicules ont été saisis durant les premiers mois de l'année 2005 contre 237 pendant toute l'année 2004. Sur un total de 471 personnes arrêtées en 2004 dans le cadre de trafics dé véhicules, le rapport indique que 63 ont été écrouées alors que 408 ont été libérées. 288 affaires ont été traitées en 2004. Pour les quatre premiers mois de l'année en cours et sur un total de 252 affaires traitées, les éléments de la Gendarmerie nationale ont fait état de l'arrestation de 339 personnes, dont 311 libérées et 28 écrouées. Les wilayas les plus touchées par ce fléau en 2004 étaient Batna avec 47 affaires constatées, 34 véhicules saisis, 26 personnes écrouées et 62 autres relâchées, suivie de Bordj Bou Arréridj avec 20 véhicules saisis dans 12 affaires constatées. A BBA, sur les 31 personnes arrêtées, aucune n'a été écrouée. La wilaya de Tlemcen a enregistré, en 2004, 24 affaires de trafic de véhicules où 18 automobiles ont été saisis et 4 personnes, sur un total de 33, écrouées. Les wilayas de Blida et de Tébessa ont enregistré, chacune, 18 affaires de trafic de véhicules où ont été saisis respectivement 16 et 15 véhicules. A Alger - 21 affaires-, 24 personnes ont été arrêtées dont 22 libérées et 2 écrouées. Le nombre de véhicules récupérés est de 8. Pour les quatre premiers mois de l'année en cours, la wilaya de Batna occupe toujours le haut du podium avec 57 affaires constatées, 56 véhicules saisis,78 personnes arrêtées dont 73 libérées et 5 écrouées, suivie de Tébessa avec 13 affaires constatées, 11 personnes arrêtées, 9 libérées et 2 écrouées. Le nombre de voitures saisies est 19. Alger se classe en troisième position avec 13 affaires constatées, 26 personnes arrêtées, dont 24 remises en liberté et 2 écrouées et 18 voitures récupérées.