C'est une espèce de larve dévastatrice, un ravageur redoutable de la tomate, d'où son nom de tuta absoluta. La culture de la tomate de saison joue un rôle socioéconomique important pour les agriculteurs de cette région du littoral témouchentois. Dix années après sa première apparition aussi bien en Algérie (Oulhaça) qu'au Maroc et en France et avoir occasionné des pertes énormes dans la région ouest de Béni Saf et les cultures de tomate de la région d'Oulhaça connue pour ses maraîchers, la mineuse vient de faire son apparition, occasionnant de grosses pertes aux agricultures. Ces derniers se sont plaints de l'envahissement et de la propagation de cette espèce de larve dévastatrice, un ravageur redoutable de la tomate, d'où son nom de tuta absoluta, qui creuse de grandes galeries dans les feuilles, au niveau des bourgeons et des fruits verts et mûrs causant des pertes de rendement allant de 80% à 100%, malgré l'utilisation et la diversification des produits phytosanitaires et autres insecticides qui se sont avérés inefficaces dans leur lutte chimique. La mineuse de la tomate cause des pertes substantielles de rendement de tomate cultivée sous serre et en plein champ. Les fruits sont alors invendables et impropres à la consommation. Ils disent avoir expérimenté toutes les qualités d'insecticides disponibles sur le marché sur lesquels ils étaient conseillés. En vain. "On a promis de nous ramener un produit phytosanitaire de Tipasa, mais l'on ignore son efficacité", pestait l'un des agriculteurs qui a vu son champ verdâtre changer subitement de couleur en quelques jours. "Les produits phytosanitaires sont très chers. Ils coûtent jusqu'à 1,7 million de centimes le flacon, et les commerçants évitent d'acheter", précisera son collègue. Certains agriculteurs ont affirmé que ce genre de larve s'était déjà manifesté en 2008 dans les cultures maraîchères de la région et avait occasionné de gros dégâts et voilà qu'il réapparaît 10 années après, en cette période de grandes chaleurs. "Auparavant, on avait utilisé un produit chimique du nom de Tracer qui a été très efficace malgré sa cherté. Mais le même produit est devenu inefficace, peut-être qu'il est frelaté", a enchaîné un autre agriculteur qui n'a pas caché sa colère face à cette ruine, sachant que la semence ou les plants de tomate coûtent les yeux de la tête. En 2008, rappelons-le, pour lutter contre cette larve destructrice, les responsables techniques de la station régionale de protection des végétaux d'Oran, basée à Misserghin, avaient conseillé les producteurs de l'ouest du pays d'opter pour une stratégie de lutte qui devait s'inscrire dans le cadre d'un programme de protection intégrée combinant toutes les mesures phytosanitaires disponibles et applicables. M. LARADJ