L'objectif est de sensibiliser les agriculteurs et les inciter à adopter la lutte intégrée contre cet insecte ravageur. La tomate est la seconde culture maraîchère au niveau national après la pomme de terre. Seulement le spectre des ravageurs, dont la «mineuse de la tomate (Tuta absoluta)» plane toujours sur sa production et ses rendements. Lors de chaque campagne agricole, on appréhende ce redoutable ravageur, apparu en Algérie pour la première fois en 2008. Face à ce fléau qui menace la production nationale, l'Institut national de la protection des plantes (Inpv) lancera, le 27 avril, à travers ses stations régionales et en collaboration avec les Chambres de l'agriculture, des directions des services agricoles et des inspecteurs phytosanitaires, une large caravane de sensibilisation pour la lutte contre la mineuse de la tomate. Selon les organisateurs, cette caravane aura pour objectif la sensibilisation des agriculteurs et les inciter à adopter la lutte intégrée contre cet insecte ravageur. Cette méthode de lutte combine un certain nombre de pratiques permettant de réduire l'utilisation massive et irrationnelle des pesticides qui représentent une réelle menace pour le consommateur et l'environnement. Dans ce sens, Mlle Oualid, chef du département appui technique au niveau de l'Inpv contacté par nos soins, nous a expliqué que son institution entend à travers cette caravane «pallier à l'utilisation abusive des pesticides surtout contre la mineuse de la tomate qui ne donne pas les résultats escomptés». Elle précise que cette utilisation abusive des intrants chimiques peut avoir des répercutions à court et moyens termes. «L'Inpv à travers cette démarche a pour objectif de sensibiliser les agriculteurs quant à l'utilisation massive de ces produits chimiques car non seulement elle met en danger la santé du consommateur mais surtout elle développe un phénomène de résistance chez l'espèce nuisible», dira-t-elle. En alternative, l'Inpv leur propose de recourir à la lutte intégrée, combinant les luttes prophylactique, biologique, biotechnologique et chimique raisonnée. Elle a souligné «Nous espérons qu'il ait: plus d'agriculteurs qui recourent à la lutte intégrée et cette caravane aura pour principale mission de la promouvoir». Par ailleurs, les cadres de l'INPV précisent que cette caravane sillonnera neuf wilayas potentiellement productrices de tomates (Tipasa, Tizi Ouzou, Boumerdès, Chlef, Mostaganem, Oran, Batna, Taref et Jijel). Au menu, des visites sur sites des membres de la caravane pour une démonstration de cette lutte intégrée où il sera question aussi de distribution de supports écrits et des «phéromones». Un cadre de cette même institution étatique nous a expliqué que «le rôle des pièges à phéromones sexuelles diminue les niveaux de population de la mineuse de la tomate. Donc le taux d'infestation de ce ravageur». De son côté, Mlle Oualid, précise qu'en plus d'une démonstration de l'utilisation des pièges à phéromones, des lâchés d'insectes auxiliaires seront organisés dans certaines communes. «Les lâchers d'insectes auxiliaires entrent dans le cadre de la lutte biologique contre Tuta absoluta». Enfin, cette caravane aura aussi pour objectif de faire de l'assistance technique à travers des conseils pratiques et personnalisés au profit des agriculteurs producteurs de tomate puisque ces cadres feront une campagne «au cas par cas» comme le précise le chef du département d'appui technique de l'Inpv, tout en espérant que «les agriculteurs pourront adopter cette méthode de lutte pour d'une part préserver la santé du consommateur, leur santé à eux mais aussi et surtout l'environnement en évitant le développement du phénomène de résistance chez les insectes nuisibles».