Pour en finir définitivement avec les prises en charge intermittentes et la fugacité des réflexions administratives intervenant après chaque précipitation saisonnière dans la ville "sinistrée" d'In Guezzam, des mesures, on ne peut plus urgentes, ont été prises par les autorités. à l'issue de la réunion technique avec les membres de la commission interministérielle dépêchée hier dans cette collectivité de l'extrême Sud, le wali de Tamanrasset, Djilali Doumi, a annoncé le lancement d'un important projet portant protection de la ville d'une manière permanente des crues et de la remontée des eaux pluviales. Le projet, qui s'apparente à un véritable défi contre la nature, consiste en la réalisation de digues géantes et de tranchées profondes sur une longue distance en direction de l'aérodrome, afin de dévier le cours de l'oued qui est souvent à l'origine de la catastrophe. L'étude sera prochainement lancée pour pouvoir réaliser ce projet qui permettra "de protéger la région de manière durable et surtout d'éviter des dépenses au détriment des autres projets et programmes de développement prévus", a expliqué le chef de l'exécutif en précisant que le parc communal d'In Guezzam sera doté de tous les équipements et matériels d'intervention dans ce genre de situation. Des opérations de rattrapage sont également prévues, dont l'urgente réhabilitation du réseau d'assainissement et la réalisation d'une canalisation pour l'évacuation des eaux pluviales dans les points bas de la ville. Des propositions techniques ont été notées et détaillées dans un PV qui sera remis à la commission interministérielle présidée par l'inspecteur général du ministère de l'Intérieur. Pour ce qui est des solutions urgentes, le wali s'est focalisé sur l'opération de drainage des eaux qui a nécessité la mobilisation de 32 motopompes, 5 camions-citernes de 10 000 litres et 2 hydrocureurs de 3 m3. Les équipes d'intervention ont été renforcées par 40 autres agents de la Protection civile, notamment à Abalegh, le quartier le plus touché, où l'on a carrément opté pour la solution des excavations pour accélérer le drainage. Quant au relogement des sinistrés, Djilali Doumi a fait savoir qu'une commission supervisée par le wali délégué d'In Guezzam, le chef de daïra et le P/APC a été installée à cet effet pour recenser les sinistrés et pour que leur relogement se fasse d'une manière sereine et organisée. Des vivres et autres provisions nécessaires à la prise en charge des habitants ont été acheminés vers In Guezzam. Le premier quota des aides comprend 100 colis alimentaires et 400 couvertures. Des quotas supplémentaires de couvertures et de tentes seront envoyés par la wilaya qui a décliné la proposition de regrouper les sinistrés dans les établissements scolaires en attendant leur relogement. Dans une déclaration à la radio locale, l'inspecteur général du ministère de l'Intérieur, Abderrahmane Sidini, a assuré que la présence d'une commission multisectorielle dans cette région constitue une occasion pour la mise en place de programmes pratiques pour prendre en charge les préoccupations des citoyens d'In Guezzam, dont le problème des eaux accumulées dans la ville. Le représentant de Bedoui a parlé d'autres mesures qui seront initiées à la lumière des propositions des citoyens et toutes les décisions seront prises en coordination avec les départements ministériels concernés et la wilaya. Dans un premier temps, la commission a scindé la ville en trois périmètres pour mieux prendre en charge les sinistrés et gérer cette crise sans dommages collatéraux, particulièrement concernant l'évacuation des maisons menaçant ruine. La responsabilité de chaque périmètre est confiée à des directeurs d'exécutif qui auront à gérer les moyens humains et matériels mis à leur disposition, a conclu M. Sidini. RABAH KARECHE