La communauté internationale demeure incapable de briser le blocus imposé par Israël depuis presque 11 ans sur la bande de Gaza. Le coordinateur des Nations unies pour les affaires humanitaires, Jimmy McGoldrick, a appelé hier les autorités d'occupation israéliennes à permettre l'entrée immédiate du carburant d'urgence acheté par les Nations unies dans la bande de Gaza, a rapporté l'agence de presse palestinienne Wafa. "Les restrictions à l'entrée de carburant d'urgence à Gaza sont une pratique grave", s'est indigné Jimmy McGoldrick dans un communiqué. Le responsable redoute des conséquences catastrophiques sur les droits et le bien-être de deux millions de Palestiniens, dont la moitié sont des enfants. "Gaza a besoin de toute urgence de solutions à plus long terme pour pouvoir surmonter ce cycle de crises récurrentes qui ne cessent de s'aggraver, dont la priorité à donner au carburant", a-t-il dit. Le responsable onusien estime qu'Israël doit mettre un terme aux restrictions imposées, y compris celles liées au carburant d'urgence. Selon le communiqué, il est urgent de disposer de carburant pour alimenter les régulateurs électrogènes nécessaires dans le contexte de la crise énergétique chronique à Gaza. Les organisations partenaires des secteurs de la santé, de l'eau et de l'assainissement ont indiqué qu'au moins 60 000 l de carburant d'urgence devraient être distribués à environ 46 installations vitales dans la bande de Gaza pour assurer le fonctionnement des hôpitaux essentiels et des services d'eau et d'assainissement nécessaires, pendant les 4 prochains jours. "Le stock de carburant n'est actuellement disponible que dans 40 stations sur les 132 existantes. Outre la réduction des activités des stations d'épuration des eaux usées de l'enclave, la collecte des déchets solides a, elle aussi, été retardée, laissant environ 15 000 t de ces déchets dans les rues", a indiqué le communiqué. La réduction des opérations d'approvisionnement en eau et d'assainissement menace, quant à elle, d'accroître et de propager les maladies d'origine hydrique. Les hôpitaux et les autres services de santé essentiels ont, eux aussi, réduit leurs activités. "Cinq hôpitaux risquent de fermer dans les 3 prochains jours si le carburant d'urgence n'est pas autorisé", a dénoncé le responsable onusien, sachant que quelque 2000 patients qui se trouvent actuellement dans les hôpitaux de Gaza utilisent des appareils électriques. Les services médicaux dispensés au profit de plus de 1,6 million de Palestiniens pourraient souffrir d'une pénurie de carburant dans 54 grands centres de santé. La situation s'est encore aggravée, selon le responsable onusien, par le fait que le financement d'urgence du carburant sera épuisé dans toutes les installations vitales d'ici à la mi-août en cours. Il a appelé en termes de son document onusien les donateurs à intervenir et à financer le carburant d'urgence, afin d'éviter la propagation de maladies ou d'autres problèmes de santé publique majeurs. R. I./Agences