Au stade Vélodrome, à l'issue de OM-OL, Jean-Paul Leguen, l'entraîneur lyonnais, commentait la victoire de son équipe, déjà sacrée championne de France 2005, en ces termes : “Nous nous sommes respectés et nous avons respecté le championnat.” Clair, net et précis, sachant que l'O Marseille était à la recherche d'une place qualificative à la Coupe de l'UEFA. Chez nous, Jean-Paul Rabier, l'entraîneur français du Mouloudia d'Alger, s'exprimait en termes à peine voilés à la fin du match USMAn-MCA, remporté par les Annabis sur le score de trois buts à un. Il disait : “Cette rencontre est une parodie. À présent, j'ai une meilleure idée sur ce qu'est une fin de saison en Algérie…” De plus, à la mi-temps du match, J.-P. Rabier aurait même demandé à ses joueurs de ne pas tricher. Toute la différence de la mentalité football est ainsi résumée par les deux entraîneurs français, l'un opérant dans la Ligue I du football professionnel français, l'autre, dans le championnat algérien. L'aveu de J.-P. Rabier, nouvellement débarqué dans la planète foot algérien, vient confirmer, si besoin est, les déclarations déjà faites par de nombreux techniciens algériens au sujet du marasme dans lequel est plongé notre football. Il y a, en effet, une nouvelle mentalité football qui s'est installée, que la morale commune réprouve. Les actes de violence dans les stades sont aussi générés par ces parodies de football et provoqués par les supporters des équipes incriminées. Oui, les spectateurs, les vrais, ceux qui aiment le football spectacle, ne veulent pas entendre parler de parodie et le terme est faible puisque c'est de cela qu'il s'agit. La formation morale du public est bien meilleure et l'enseignement de ses vertus nobles n'est pas prodigué dans les clubs. La défaillance de cette morale, la diminution du civisme, l'affaiblissement de l'esprit football loyal, ont créé une sorte de “vide”, vite comblé par des règles propres à une certaine caste qui écume le football en lui ôtant son authenticité. Ce n'est certes pas facile d'extirper ce mal rapidement et de façon radicale mais les sanctions exemplaires permettent, sinon d'endiguer, tout au moins de contenir ce fléau. La notion de sanction pour faute commise ou l'intention de la faire, est d'une conception et d'une portée très élevées. Il faut sans cesse surveiller l'ambiance des matches et intervenir avec la plus grande rigueur quand l'ordre et la morale sont bafoués. M. H.