Les eaux pluviales s'engouffrent dans le sous-sol et sont en train de fragiliser les soubassements d'édifices en contrebas, dont la structure du CEM Mohammed-Dib, abritant une vingtaine de locaux pédagogiques, avec plus de 1000 élèves. Les parents d'élèves du CEM Mohammed-Dib (ex-1000-Lgts) à Arzew, dans la wilaya d'Oran, vivent dans la psychose. Les raisons : un important glissement de terrain menace l'établissement où est scolarisée leur progéniture. Une panique sans précédent s'est emparée de ces mêmes tuteurs, depuis la rentrée scolaire 2018, en constatant que l'affaissement du terrain sous la structure a pris de l'ampleur, occasionnant, cette fois-ci, des fissures à la muraille de sécurité, ceinturant l'établissement éducatif en question, locaux pédagogiques et autres logements de fonction. Selon un procès-verbal de réunion daté du 30 janvier 2018, détenu par Liberté, paraphé par l'administration du CEM Mohammed- Dib et l'association des parents d'élèves locale, le phénomène naturel en question est causé, justement, par un sol déjà instable. Cette situation est engendrée, elle, par les eaux pluviales souterraines, s'engouffrant sous ladite institution pédagogique publique. Ces eaux de pluie sont détournées de leur chenal naturel, à cause de l'obstruction du cours d'eau appelé oued Chemmar, un oued prenant son commencement des hauteurs de Djebel Sidi-Moussa à cap Carbon se trouvant en amont, pour se croiser, en fin de course, avec le grand oued El-Mohgoun dont l'embouchure est au niveau du port d'Arzew. En effet, l'oued Chemmar, pour ceux qui ne le connaissent pas, est un important cours d'eau en hibernation durant la saison sèche, serpentant une trentaine de kilomètres en descendant une pente d'au moins 30°, menant des hauteurs du mont de Sidi-Moussa, jusqu'au point zéro en aval au niveau de la mer. Quand il pleut, comme c'était le cas ces derniers jours, cette rivière saisonnière se réveille de sa léthargie cumulant des milliers de mètres cube d'eau de pluie. Le problème, c'est que ces eaux pluviales arrivées au lieudit terrain Gourine-Mansour, sont stoppées net par les déchets solides obstruant le cours naturel. Les déchets sont jetés par des individus sans civisme, malheureusement encouragés par l'absence des services concernés, notamment l'hygiène communale et surtout l'hydraulique, dont la subdivision locale ne s'est jamais inquiétée du sort de la buse obstruée, se trouvant sous la voie expresse, formant la seconde pénétrante de la ville d'Arzew. Notons que cette route à deux voies séparées par un terre-plein, a été construite sans aucune étude sérieuse et ce sur le chenal de l'oued Chemmar. On a dû entreposer donc un simple tuyau en béton d'un diamètre réduit, servant de passage aux eaux pluviales sous cette route très fluide. Résultat, faute de curage et de maintenance régulière, il a fini par céder à l'accumulation de vase, cailloux, troncs d'arbres décimés, et surtout des effets de la décharge. Actuellement, un spectacle désolant s'offre dans les alentours, justement, à l'intersection du cours de cet oued avec ladite route, où des centaines de mètres cubes d'eaux pluviales s'entassent, car ne trouvant pas un passage pour rallier l'autre oued El-Mohgoun pour finir sa descente infernale dans la mer. Ces eaux s'engouffrent dans le sous-sol et sont en train de fragiliser les soubassements d'édifices en contrebas, dont la structure du CEM Mohammed-Dib, abritant une vingtaine de locaux pédagogiques, avec plus de 1 000 élèves. D'ailleurs, les escaliers servant de raccourci aux habitants de la cité Ahmed-Zabana et menant en bas à la cité voisine Khalifa-Ben Mahmoud et la muraille d'enceinte dudit établissement scolaire sont les premiers à faire les frais de cette désinvolture, puisque cet équipement public construit à coup de milliards connaît de graves désordres de structure. Dans ce volet, M. Chahid Mohamed, représentant des parents d'élèves du CEM Mohammed-Dib, révèlera que tous les services techniques concernés, y compris la subdivision locale de l'urbanisme, construction et habitat SUCH, la tutelle, à savoir la Direction de l'éducation de la wilaya d'Oran DEWO, les services de l'hydraulique, sont au courant de ce problème. "On les a avisés par écrit en temps voulu. Le phénomène s'accentue et personne n'a bougé le petit doigt. Nos enfants sont en danger de mort. L'édifice peut s'écrouler à tout instant, à cause du glissement de terrain, qui s'agrandit de jour en jour". En plus, les eaux pluviales s'assemblent de l'autre côté en contrebas de la voie expresse et celle-ci forme actuellement un rempart artificiel. Elle pourrait céder à tout instant, laissant s'échapper un déluge torrentiel d'eau de pluie, lequel pourrait engloutir toute la cité Khalifat-Ben Mahmoud et une partie de la ville d'Arzew. MOKHTAR ARIBI